Après trois jours de validation du projet à Abomey, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) réunit les professionnels des médias pour apporter les dernières modifications au rapport avant son envoi au chef de l’État.
Le 31 octobre 2023, à partir de 10 heures, dans la salle de conférence de la HAAC, le président de l’instance, Rémi Prosper MORETTI, a ouvert la séance d’amendement du rapport sur les réformes dans les médias. L’assemblée s’assure que les avis et les propositions des 3, 4 et 5 octobre 2023 sont pris en compte, et elle offre également l’occasion d’apporter des suggestions pour améliorer le document, comme l’a souligné Rémi Prosper MORETTI.
En effet, le 12 janvier 2023, le président Patrice TALON avait confié une mission particulière à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, celle d’engager des consultations avec les acteurs de la presse nationale afin de proposer au gouvernement des axes d’une réforme ambitieuse et pertinente du secteur.
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Selon Fernand GBAGUIDI, premier rapporteur de la HAAC et coordonnateur de la commission en charge des propositions de réformes dans le secteur, les réformes s’articulent autour de quatre piliers : le cadre juridique, le bien-être des professionnels, la viabilité des entreprises de presse et le soutien à ces entreprises.
Le premier pilier vise à revoir la formation des journalistes en prenant en compte l’histoire politique du Bénin, les acquis démocratiques, les institutions de la république, les valeurs locales et d’autres langues. Agapit Napoléon MAFORIKAN, ancien conseiller à la HAAC, a souligné l’importance pour les journalistes de développer une culture générale, notamment en explorant d’autres langues telles que l’anglais, le haoussa et le yoruba, pour mieux atteindre une variété de publics.
Les réflexions sur le modèle économique des entreprises examinent la situation des médias du service public et du secteur privé, qui se trouvent confrontés à des mutations technologiques impactant leur soutien financier, notamment avec la migration de la publicité vers les médias en ligne et les réseaux sociaux. C’est ce que Lévy AYEYEMI, ancien Directeur Général des Médias, a conclu.
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Benoît HOUANDJA, secrétaire général de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB), a souligné l’importance de la question du code numérique en combinaison avec le code de l’information et de la communication, pour éviter des problèmes liés à la publication d’articles à la fois dans les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux. Il a également mentionné la nécessité de revoir le code de l’information et de la communication pour préciser le statut du journaliste lorsqu’il est actif sur les réseaux sociaux. En outre, l’assemblée a décidé de réexaminer les textes de l’Observatoire de la Déontologie et de l’Éthique dans les Médias (ODEM) et de réhabiliter l’Agence Bénin-Presse.
Alexis GNANGUENON, représentant de l’Association des Agences de Communication au séminaire de la HAAC, a noté que ces réformes visent à faire passer la presse du Bénin d’un modèle de subsistance à un modèle de rentabilité, permettant ainsi aux journalistes d’exercer leur métier en toute liberté et de gagner leur vie, comme cela se fait dans d’autres pays tels que le Nigeria et l’Afrique du Sud.
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À la fin de ces négociations qui ont duré plus de deux heures, de nombreux participants ont qualifié l’acte de la HAAC de processus démocratique, car l’institution a réuni les principales parties prenantes et les professionnels des médias pour l’adoption des réformes. Cela s’accompagne de questionnements et de débats, avec l’idée de plaider en faveur du chef de l’État pour les moyens nécessaires à la mise en œuvre de la réforme après son approbation.
En conclusion, le premier rapporteur de la HAAC et coordonnateur de la commission en charge des propositions de réformes dans le secteur au niveau de la HAAC a souligné que « nous sommes arrivés à un document presque final, on aura encore quelques semaines avant de le déposer au chef de l’État. De toute façon, ce document sera déposé au chef de l’État avant, un bon temps avant la fin de l’année, pour qu’on ne se retrouve pas en 2024 à la présentation des vœux où le chef de l’État serait sans document ».
Quand sera-t-il validé ? Cela reste à voir, mais ces réformes promettent de transformer le paysage médiatique et de bénéficier à la presse béninoise, comme l’ont confié des représentants des journalistes présents lors de la séance.