À l’ouverture de la session plénière consacrée à l’adoption du projet de loi de finances 2025, ce jeudi, le groupe parlementaire Les Démocrates, a dénoncé des dysfonctionnements au sein de l’Assemblée nationale, des bavures policières récurrentes et des atteintes aux libertés fondamentales.
A l’Assemblée Nationale ce jeudi, les députés Les Démocrates n’ont pas mâché leurs mots en qualifiant la 8ᵉ législature de « parenthèse douloureuse » dans l’histoire parlementaire du Bénin. Selon eux, cette période a laissé des séquelles qui continuent d’entraver la 9ᵉ législature dans sa mission de redorer l’image et la légitimité de l’Assemblée nationale.
Critiquant une gouvernance parlementaire qu’ils jugent inféodée à l’exécutif, Les Démocrates ont dénoncé des pratiques qui fragilisent le rôle de contre-pouvoir du Parlement. Parmi ces dérives, ils ont pointé du doigt un porte-parole du président de l’Assemblée nationale, accusé d’avoir utilisé des moyens publics pour discréditer des députés de l’opposition sur les réseaux sociaux.
« Un Parlement vassalisé ne peut garantir la démocratie », ont-ils rappelé, invitant l’ensemble des députés à un sursaut pour préserver la dignité et l’indépendance de cette institution clé.
Bavures policières, trop c’est trop…
Les récents événements survenus à Parakou, marqués par la mort tragique de Fayçal Ouorou, jeune victime d’une bavure policière, ont également occupé une place centrale dans la déclaration des députés de l’opposition. Pour Les Démocrates, cette tragédie illustre les conséquences d’une réforme de la police mal conçue et mal mise en œuvre.
Ils ont fustigé l’absence de formation adéquate des agents, notamment en techniques de maîtrise sans arme, et ont estimé que cette lacune contribuait à l’escalade des violences. Une police républicaine ne peut se transformer en « bourreau de ceux qu’elle doit protéger », ont-ils déploré, tout en exhortant le gouvernement à tirer les leçons de ces dysfonctionnements pour réformer en profondeur la police nationale.
Les Démocrates dénoncent des atteintes aux libertés publiques
Les Démocrates ont également dénoncé des intimidations politiques répétées à l’encontre de leur parti. Ils ont évoqué les incidents du 1er décembre à N’Dali, où des militants ont été brutalisés par des forces de l’ordre sur ordre d’un commissaire et d’un maire qu’ils accusent d’agir comme des instruments du pouvoir.
Ces pratiques, selon eux, renforcent une asymétrie inacceptable dans la vie politique béninoise, où les partis proches du pouvoir jouissent de libertés et de moyens illimités, alors que l’opposition subit pressions et répressions.
Concluant sur une note d’urgence, Les Démocrates ont appelé leurs collègues députés et les autorités à prendre leurs responsabilités pour rétablir la confiance des citoyens envers les institutions républicaines. Ils ont plaidé pour une Assemblée nationale véritablement indépendante, un respect strict des libertés publiques et une réforme crédible de la police.