Au Bénin, le cadre de concertation de l’opposition s’est réuni mercredi 12 mars 2025 à Cotonou pour exprimer son mécontentement face au refus du gouvernement de revoir le code électoral. Cette plateforme, qui regroupe plusieurs partis d’opposition, alerte sur les risques de tensions politiques et entend saisir les instances internationales.
Promulgué en mars 2024, le nouveau code électoral continue d’alimenter les polémiques au sein du Cadre de Concertation de l’opposition au Bénin. Réuni mercredi, le cadre a dénoncé le refus du gouvernement de passer à la relecture du code. Désormais, les duos candidats à la présidentielle de 2026 doivent être parrainés par 15% des députés et/ou maires, contre 10% auparavant.
En effet, cette exigence équivaut à 28 élus, alors que la précédente loi se contentait d’un seuil plus accessible. Autre point de discorde : pour obtenir un siège à l’Assemblée nationale, un parti doit désormais recueillir 20% des suffrages dans chaque circonscription électorale, contre 10% au niveau national précédemment. Une réforme qui, selon l’opposition, vise à « verrouiller le paysage politique » au profit du pouvoir en place.
Un appel au dialogue
Lors de la rencontre, le porte-parole du Cadre de concertation, Antoine Guédou a insisté sur le fait que cette démarche « dépasse les clivages partisans et engage l’ensemble des forces vives de la nation soucieuses de la consolidation de la démocratie et de la préservation de la paix sociale », rapporte Banouto.
Les débats ont mis en évidence une inquiétude partagée : l’application du code électoral sans consensus risque de fragiliser la paix au Bénin. « Nous protestons avec la dernière rigueur contre la non-relecture du code électoral et l’opposition récurrente du pouvoir au dialogue national », a martelé Antoine Guédou, selon la même source. Il rappelle également que le clergé d’anciens chefs d’État et la société civile ont appelé à des discussions, en vain.
La communauté internationale alertée
Face à l’inflexibilité du gouvernement, la plateforme du Cadre de concertation de l’opposition appelle « solennellement l’attention de la communauté nationale et internationale sur les risques que représente le nouveau code électoral ». Elle annonce également son intention de saisir, « par toutes les voies légales », des institutions internationales afin d’empêcher « le chaos que prépare le régime de la Rupture pour favoriser des élections frauduleuses ».
Rappelons que cette contestation intervient suite à la déclaration du président Patrice Talon, qui a exprimé son opposition à la relecture du code électoral, le 24 février 2025.