Allié de l’homme d’affaires Patrice Talon, alors candidat à la présidentielle de 2016 au Bénin, Ganiou Soglo ne partage plus depuis plusieurs années déjà, la philosophie de la gouvernance implémentée par son “ami”, au pouvoir depuis plus de huit ans.
Entre critiques, recommandations sur ce qu’il pense contributeur à la gouvernance actuelle et projections sur l’avenir des Béninois, le fils de Nicéphore Dieudonné Soglo ne rate aucune occasion pour jouer ce qu’il appelle “sa partition pour le développement du Bénin”.
Invité vendredi sur “Face à la Presse” dans les locaux d’Africaho à Cotonou, l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports sous Boni Yayi a déploré le caractère “corsé” des nouvelles dispositions contenues dans le code électoral adopté dans la nuit du 5 au 6 mars 2024.
Remettant en cause l’une des réformes phares qui bouleversent les habitudes et qui dans ce cas, est notamment l’introduction du parrainage des candidats à l’élection présidentielle, l’acteur politique estime que “tout est fait à dessein pour créer plus de problèmes”.
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“La peur dans le camp Talon”
En effet, le type de parrainage inséré dans la nouvelle Constitution comme un critère de candidature, consiste pour les candidats à l’élection présidentielle de chercher la caution des élus parlementaires et/ou communaux. Plus précisément, tout candidat à la magistrature suprême ainsi que son colistier au poste de vice-président doit être “parrainé par un nombre de députés et/ou de maires correspondant à au moins 10% de l’ensemble” de ces élus.
Une disposition qui fait interroger Ganiou Soglo : “de quoi le législateur a peur? et finalement de quoi notre président a-t-il peur?”. L’ex-allié de Patrice Talon revient à l’occasion, sur l’une phrases fortes prononcées le 17 août 2015 par son ami, alors candidat à la présidentielle de 2016 : “Je suis un compétiteur-né et j’aime avoir le mérite de mes succès”.
Prenant le contre pieds de cette affirmation, le fils de Rosine Vieyra Soglo, fait observer que le candidat devenu président de la République n’a fait que restreindre les libertés, pour limiter la compétition afin de se donner plus de chances d’être plus facilement élu.
Je crois que le président Patrice Talon veut rempiler en 2026.
Ganiou Soglo
Contrairement aux assurances que le Chef de l’Etat lui-même, a données, Ganiou Soglo pense tout le contraire. Et pour soutenir ses propos, l’ancien ministre fait un rappel : “Tu peux pas dire que tu ne veux faire qu’un mandat et finalement en 2021, rempiler après avoir mis les gens en prison et aujourd’hui mettre dans un texte plus de problèmes pour que quelqu’un ne soit pas candidat en 2026”. Ainsi donc, les nouvelles dispositions contenues dans le nouveau code électoral promulgué en mars 2024 et qui pour rappel, touchent notamment le cadre de gestion des élections, les conditions d’éligibilité ainsi que la représentation du peuple sont plutôt pour l’opposant, une formule pour ne passer le pouvoir.
Ganiou Soglo pense que Patrice Talon veut rempiler en 2026 alors que la constitution en vigueur dans le pays prévoit en son article 42 : “Le président de la République est élu au suffrage universel direct, pour un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois. En aucun cas, nul ne peut, de sa vie, exercer plus de deux mandats de président de la République”.
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Je n’ai pas besoin que quelqu’un assure mes arrières.
Patrice Talon
Les assurances de Patrice Talon
En fin de mandat en 2026, et tel que prescrit d’ailleurs par la constitution béninoise, Patrice Talon semble pourtant, avoir donné de son côté, toutes les assurances nécessaires en ce qui concerne son départ en 2026. En effet, dans un entretien diffusé samedi 23 décembre 2023 sur la télévision publique béninoise, le Chef de l’Etat s’est montré ferme sur la question. Sans la moindre d’ambiguïté, il a indiqué qu’il va quitter le pouvoir en 2026. « Tout finit bien un jour », a-t-il d’ailleurs déclaré, assurant qu’il ne sera pas inactif dans la course au choix de son successeur.
Mieux, lors d’une conférence de presse tenue plus tard au Palais de la Marina et plus précisément le jeudi 8 février 2024, le président a non seulement confirmé son départ, mais a également affirmé urbi et orbi qu’il n’a pas besoin d’assurances extérieures. Face aux journalistes de la presse locale, le président béninois a souligné qu’il ne cherchait même pas de protection spéciale ou de soutien particulier pour sécuriser sa position. « Je n’ai pas besoin que quelqu’un assure mes arrières », a-t-il déclaré.
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