Changements à l’horizon pour le Mali, le Niger et le Burkina Faso : Une Possible Séparation du Franc CFA

Mohamed Fousso
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Sous la direction de régimes militaires issus de coups d’État, ces pays expriment leur volonté de se libérer de ce qu’ils considèrent comme les vestiges de l’influence coloniale française, en proposant la création de leur propre monnaie, le Sahel. Cette ambition soulève des interrogations sur la viabilité économique d’une telle entreprise, compte tenu de la situation précaire de ces États. Cependant, pour les responsables impliqués, il s’agit d’une nécessité impérieuse pour la souveraineté des trois nations.

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Deux dirigeants militaires, le général Abdourahamane Tchiani du Niger et Ibrahim Traoré du Burkina Faso, ont publiquement condamné l’exploitation historique de leurs pays par la France et ont présenté la création d’une monnaie propre comme un symbole de souveraineté retrouvée. Cette rhétorique s’inscrit dans un contexte plus large de désir d’indépendance économique et politique vis-à-vis des anciennes puissances coloniales et des structures régionales actuelles.


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Une opération risquée ?

Cependant, la décision de quitter le franc CFA n’est pas sans risques. Les économies de ces pays, principalement agricoles et sans accès à la mer, dépendent fortement de leur intégration régionale pour des aspects vitaux tels que l’énergie et l’accès aux marchés financiers internationaux. Une sortie précipitée pourrait entraîner des conséquences économiques sérieuses, notamment la dévaluation de la nouvelle monnaie et une dégradation de leur notation sur les marchés financiers. Certains observateurs estiment que c’est la raison pour laquelle le départ de la zone monétaire n’a pas encore été concrétisé.

Afin d’apaiser ces inquiétudes, des initiatives sont mises en place pour rassurer les acteurs économiques locaux sur les avantages potentiels de cette transition. Des réunions ont été organisées, notamment par le chef du gouvernement de transition du Burkina Faso, pour discuter des opportunités que cette nouvelle orientation pourrait offrir, soulignant l’importance de l’implication du secteur privé dans le processus.

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La question de l’avenir du franc CFA et de l’autonomie monétaire dans cette région reste complexe. Les débats autour de cette monnaie révèlent des clivages profonds entre les partisans de la stabilité qu’elle apporte et ceux qui la voient comme un obstacle à la croissance et à l’autonomie véritable. La décision des trois États du Sahel de se détourner du franc CFA marque un tournant potentiel dans la dynamique économique et politique de l’Afrique de l’Ouest, dont les implications restent à observer.

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