Conflit en RDC : l’axe Kigali-Pretoria sous haute tension

Casimir Vodjo
Lecture : 3 min
Cyril Ramaphosa et Paul Kagame

Alors que la situation dans l’est de la RDC reste explosive avec l’avancée du M23 et la mort de plusieurs soldats sud-africains, le président rwandais Paul Kagame a publiquement accusé son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa et des officiels de Pretoria de « mentir » et de « déformer la réalité ». Cette escalade verbale intervient à la veille d’un sommet extraordinaire de la Sadec sur la crise congolaise.

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Le climat diplomatique entre le Rwanda et l’Afrique du Sud s’est détérioré après la mort de treize soldats sud-africains de la force régionale d’Afrique australe (SAMIDRC) en RDC. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a attribué ces pertes à une « escalade de la violence entre le M23 et les forces de défense rwandaises ». Une déclaration qui a suscité l’indignation de Paul Kagame, lequel a répliqué sur le réseau social X en affirmant que « les forces de défense rwandaises ne sont pas une milice » et que « ce n’est pas le M23 qui a tué ces soldats sud-africains, mais les FARDC ».

Lors d’un sommet virtuel de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) organisé par le président kényan William Ruto, Paul Kagame a critiqué l’implication militaire de la Sadec dans la région, estimant que « cette force ne peut être considérée comme une mission de maintien de la paix« , mais plutôt comme « une menace pour le Rwanda ». Le président rwandais a ajouté que la SAMIDRC « n’a pas sa place » dans le conflit, l’accusant de collaborer avec des groupes armés hostiles au Rwanda, notamment les FDLR.

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Face à ces tensions, la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadec) a annoncé la tenue d’un sommet extraordinaire vendredi à Harare, au Zimbabwe, pour discuter de la situation en RDC. Selon Elias Magosi, secrétaire exécutif de la Sadec, l’avenir de la mission militaire régionale sera au centre des discussions, alors que des appels au retrait des troupes sud-africaines se multiplient.

Pendant ce temps, la crise en RDC s’intensifie. Lors du sommet de l’EAC, aucun progrès diplomatique n’a été enregistré, notamment en raison de l’absence du président congolais Félix Tshisekedi. Toutefois, l’organisation a appelé à une « cessation immédiate des hostilités » et a encouragé Tshisekedi à « engager un dialogue direct avec le M23″. Une demande qui risque de crisper davantage Kinshasa.

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