Crise au Niger: la CEDEAO apporte des clarifications sur l’intervention militaire envisagée

Paul Danongbe
4 min
Bola Ahmed Tinubu, Président de la République Fédérale du Nigéria. @ Médias locaux

Les Chefs d’Etat-major des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont ouvert un conclave ce mercredi 02 août 2023 à Abuja. A l’occasion, le commissaire de la CEDEAO, chargé des Affaires politiques et de la Sécurité a apporté des clarifications sur cette option envisagée contre les autorités militaires au pouvoir au Niger.

 

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Que faut-il comprendre concrètement de l’intervention militaire envisagée par la CEDEAO pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger?  Abdulfatar Musa, Commissaire de la CEDEAO, chargé des Affaires politiques et de la Sécurité a tranché le débat mercredi, face aux autres chefs d’Etat-major des pays membres de l’institution sous-régionale.

Selon lui, la CEDEAO ne fait pas de l’option militaire, un plan A. « L’option militaire est la toute dernière option sur la table, le dernier recours », a-t-il précisé. Ce qui voudra dire tout simplement qu’au stade actuel des discussions et différentes médiations en cours, l’institution ne va pas encore déployer un contingent militaire pour arracher le pouvoir au Génégal Adbourahamane Tchiani au Niger, pour le remettre au président déchu Mohamed Bazoum. Elle ne fera que quand, les autorités putschistes afficheront une refus catégorique et manifeste à la remise du pouvoir, au président démocratiquement élu.

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Dans ses propos, Abdulfatar Musa invite toutefois, les acteurs concernés à se préparer, car même si c’est une « dernière option », il faut être prêt au moment opportun, relève-t-il. La réunion des Chefs d’Etat-major s’achève vendredi prochain et va aboutir à de grandes résolutions.

“L’intervention militaire, une déclaration de guerre”

Dimanche 30 juillet dernier, la CEDEAO a retenu à l’issue de son sommet extraordinaire, la possibilité de faire une intervention militaire pour ramener l’ordre constitutionnel au Niger, suite à la destitution du président Mohamed Bazoum. Cette résolution a aussitôt été perçue dans la sous-région comme une menace sur les autorités militaires au pouvoir au Niger, qui même sans réagir directement à l’organisaton, ont reçu le soutien de plusieurs pays dont la Guinée d’une part, le Mali, et le Burkina, qui, dans une déclaration conjointe, ont formulé une mise en garde contre la CEDEAO.

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En effet, Bamako et Ouagadougou avertissent que « toute intervention militaire contre le Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali ». De même, les deux pays dirigés par le Colonel Assimi Goïta et le Capitaine Ibrahim Traoré préviennent également que « toute intervention militaire contre le Niger entrainerait un retrait du Mali et du Burkina Faso de la CEDEAO ainsi que l’adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger ».

La CEDEAO, en dehors de la menace de l’intervention militaire, a déjà actionné une liste de sanctions contre le Niger avec pour cible le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Ces sanctions sont prioritairement économiques – la coupure d’électricité par exemple – et impactent déjà le quotidien des Nigériens, surtout des hommes d’affaires.

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