Crise au Niger: « Tous les béninois sont apeurés », Robin Accrombessi décrit l’impact des sanctions de la Cédéao

Paul Danongbe
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Les pays de la sous-région ouest africaine qui partagent notamment des frontières physiques avec le Niger font les frais de la série de sanctions prononcées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour restaurer le président déchu Mohamed Bazoum dans ses fonctions et rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays. Au Bénin, les populations font déjà face à une inflation due à la fermeture des frontières béninoises avec le Niger désormais aux mains du Général Tchiani et ses hommes.

 

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Conformément aux décisions du double-sommet UEMOA-CEDEAO, tenu à Abuja (Nigéria) et consacré à la situation politique au Niger, le Bénin a fermé sa principale frontière avec le Niger dès dimanche 30 juillet dernier. L’un des pays de la sous région ayant fortement condamné le coup d’Etat du 26 juillet au Niger, les autorités du pays se sont même dit prêtes à déployer un contingent militaire pour une éventuelle intervention militaire visant à restaurer le président Mohamed Bazoum et rétablir l’ordre constitutionnel. « Toutes les activités au port de Cotonou qui concernent le Niger sont suspendues. Plusieurs sources rapportent que de nombreux camions en route pour Niamey, transportant des conteneurs et du vrac chargé au port de Cotonou, sont actuellement bloqués à la frontière, côté Bénin », avait confié en effet, une source diplomatique à RFI.

Tous les béninois sont apeurés, tout le monde est anxieux.

Robien Accrombessi

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Mais dans le pays – à Cotonou la capitale économique comme dans les autres communes – les conséquences de ces sanctions pèsent déjà très lourdement dans le panier de la ménagère. C’est d’ailleurs ce que Robin Accrombessi, le président de l’association “La voix des consommateurs”, a confirmé ce lundi sur France 24. « Tous les béninois sont apeurés, tout le monde est anxieux », a-t-il lâché sans ambages. Evoquant les attaques terroristes auxquelles le Bénin fait déjà face depuis plusieurs mois, il craint que ces sanctions viennent davantage en rajouter. « Nous n’avions déjà pas la paix, puisque nous sommes attaqués par les djihadistes (ndlr) et donc à celan, se rajoute la crise économique et financière très dures qui frappent le Bénin. Le panier de la ménagère est très érodé. », fait constater le président de l’association “La voix des consommateurs”.

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La raréfaction des produits venant du Niger

Au micro de France 24, Robin Accrombessi, rappelle l’importance du trafic de produits de première nécessité qui viennent par la frontière avec le Niger. Il va citer par exemple, l’oignon, la tomate, le piment, du poivre, de l’ail qui rappelle-t-il, passent par la frontière ainsi fermée pour alimenter les marchés du Bénin. Le président de cette association de consommateurs note depuis cette décision des autorités béninoises une « raréfaction et une indisponibilité » qui « font aujourd’hui que ces produits commencent par coûter chers ».

Rappelant que les décisions ainsi prises par la Cédéao et appliquées notamment au Bénin, ne sont pas contre les autorités militaires actuellement au pouvoir au Niger, il relève que ce sont plutôt les populations qui en sont directement touchées.

Imaginez que notre sous-région s’embrase. Si on attaque le Niger, le Niger va se défendre. Le Burkina, le Mali, la Mauritanie, l’Algérie et la Russie ont promis d’aider le Niger (ndlr)

Robin Accrombessi

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L’opinion de la société béninoise sur l’éventualité d’une intervention militaire

Alors que les autorités béninoises par la voix d’Olushegun Adjadi BakarI, chef de la diplomatie béninoise a donné la disponibilité du pays à envoyer un contingent militaire aller participer à l’intervention aux côtés d’autres pays comme le Nigéria, la Côte d’Ivoire, le Sénégal qui ont, eux-aussi, donner leur disponibilité, Robin Accrombessi s’interroge plutot sur les conséquences regrettables qu’une telle opération pourrait avoir sur les autres pays de la sous-région. « Qu’est-ce qui va advenir des citoyens que nous sommes ? », s’est-il interrogé.

En revanche, il invite les Chefs d’Etat de la Cédéao à puiser dans l’intelligence qu’il leur connait pour trouver une issue pacifique à la crise sociopolitique qui secoue le Niger.

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