Le Fâ, un système divinatoire originaire de l’Afrique de l’Ouest, joue un rôle central dans la spiritualité béninoise. Les prêtres du Fâ, également connus sous le nom de « babalawos » ou « boconons », etc. sont des figures respectées qui jouent un rôle crucial dans la prise de décision, la résolution de conflits et la guidance spirituelle au sein de la communauté.
En effet, consulter le Fâ au Bénin est plus que récurrent dans les ménages, familles, etc. Un mariage, une naissance, un changement professionnel et bien d’autres actes ne sont pas posés tant que le chapelet, constitué de noix sacrées n’est pas jeté sur le sol par le prêtre du Fâ pour décrypter l’avenir. Mais dans la foulée, nombreux sont ces individus souvent mal intentionnés, et qui s’autoproclament prêtre du Fâ. En toute méconnaissance des principes qui fondent l’interprétation de cet art divinatoire lié à la religion vaudou, de nombreux “faux boconons” continuent de désorienter les Béninois créant ainsi de graves dérives.
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Encadrement du secteur
Face à ce tableau visiblement critique, les autorités compétentes ont lancé sur le territoire national, un recensement qui selon nos informations vise à recueillir des données précises sur le nombre de prêtres du Fâ dans tout le pays, leurs compétences, leurs pratiques et leurs besoins. Cette démarche permettra au gouvernement de mieux comprendre la dynamique du secteur et d’élaborer des politiques plus efficaces pour le soutenir.
Selon le professeur David Koffi Aza, président du Conseil national des cultes endogènes du Bénin cité par RFI, un prêtre du Fâ doit être un initié assermenté, qui a reçu l’onction de questionner l’invisible. « Aujourd’hui, le Fâ est institutionnalisé au niveau national. Donc, il faudrait que nos gouvernants puissent avoir une interface valable par rapport au Fâ. On veut disposer d’un fichier clair sur tous les pratiquants du Fâ. IL y aura également lieu de sortir les brebis galeuses pour assainir un peu la corporation. », a-t-il confié au média français.