Patrice Talon a une fois de plus réitéré son engagement ferme de ne pas modifier la loi fondamentale du Bénin. Lors d’une conférence de presse tenue jeudi à la Marina, le chef de l’État a déclaré catégoriquement : “Je ne veux pas qu’on touche à une seule virgule de la constitution. Je l’ai dit aux députés de la mouvance. Je ne demande aucune révision.”
Cette déclaration vient renforcer la position du président Talon, qui semble résolument opposé à toute modification constitutionnelle, malgré les spéculations et les inquiétudes au sein de l’opposition. Les partis politiques tels que Les Démocrates (LD), Grande Solidarité Républicaine (GSR), Nouvelle Force Nationale (NFN) et Mouvement Populaire de Libération (MPL), se déclarant de l’opposition, ont clairement exprimé leur opposition à toute révision constitutionnelle lors d’une réunion le 29 janvier 2024.
Ces partis rejettent fermement “toute idée de révision de la constitution dans le contexte actuel”, laissant entendre que le président Talon pourrait envisager une révision opportuniste pour prolonger son mandat. Les propos de l’ancien président Boni Yayi, qui estime que la révision de la constitution est risquée, renforcent cette inquiétude.
Face à ces préoccupations, le président Talon a réaffirmé publiquement qu’il ne cherchera pas un nouveau mandat. Il assure que les élections générales de 2026 seront organisées de manière transparente et conformément aux textes en vigueur. “La question du 3e mandat est derrière nous (…). Le Bénin fait son chemin. Le Bénin est un autre pays. Nous avons tourné cette page”, a déclaré le président de la République lors de la conférence de presse.
Une injonction de la Cour constitutionnelle à la base de la polémique
La controverse autour de la révision constitutionnelle a été déclenchée par une injonction de la Cour constitutionnelle à l’Assemblée nationale, exigeant la modification du code électoral en vue des élections générales de 2026. Cette décision intervient suite à la décision DCC 24-001 du 4 janvier 2024, portant sur les parrainages des candidats à l’élection présidentielle et l’harmonisation des dates de reprise de l’élection présidentielle en cas d’annulation, entre la constitution et le code électoral.
Alors que le groupe parlementaire Les Démocrates (LD) déclare avoir déjà retenu des propositions concrètes consignées dans un mémorandum, qui sera présenté à l’Assemblée nationale en temps opportun, le président du groupe parlementaire BR, Assan Seibou, a soumis une proposition de loi portant révision de la constitution, faisant suite à la rencontre du président Talon avec les députés de la 9e législature, tous bords politiques confondus.