Les sanctions imposées par la Cédéao au Niger ont été levées lors du sommet extraordinaire de l’organisation à Abuja, au Nigeria, le samedi dernier. Ces sanctions avaient été instaurées en réaction au coup d’État survenu le 26 juillet dans le but – selon les précisions des Chefs d’Etat de l’institution sous-régionale ouest-africaine – de restaurer l’ordre constitutionnel et le retour au pouvoir du président Mohamed Bazoum. Droits dans leurs bottes, la junte conduite par le général Abdourahamane Tchiani a mené un bras de fer avec la Cédéao allant même jusqu’à claquer la porte de l’organisation aux côtés du Burkina Faso et du Mali.
Mais des mois après, et plus précisément le 24 février dernier, Bola Tinubu, président en exercice de la Cédeao et les autres Chefs d’Etat membres de l’institution ont décidé de la levée des sanctions économiques imposées contre le pays. En effet, cette décision concernent entre autres, la réouverture des frontières avec le Bénin qui a aussitôt ouvert ses frontières avec le Niger. Mais de son côté, le Niger est resté sans le moindre geste allant dans ce sens.
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Le Bénin et le Niger dos à dos
Le 28 février 2àéTrois ministres béninois ont constaté cette situation lors de leur visite à Malanville, une ville du nord du Bénin limitrophe du Niger. Les nouvelles autorités de Niamey avancent des préoccupations sécuritaires pour justifier le maintien de la fermeture de la frontière, persistant dans leur méfiance, notamment envers la France, qu’elles soupçonnent toujours de chercher à les déstabiliser.
Depuis le coup d’État, les relations entre le Bénin et le Niger se sont détériorées. Les partisans du Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP) cherchent à « punir le Bénin d’avoir accepté de jouer le jeu de la Cédéao », selon un expert du Sahel. Ils estiment que la fermeture de la frontière affecte autant le Bénin que le Niger.
Malgré cela, Cotonou demeure le port le plus accessible, tandis que la solution alternative via le Togo s’avère coûteuse et complexe en termes de sécurité. Selon des sources proches du pouvoir nigérien, il est impératif de trouver un consensus avec les autorités béninoises pour parvenir à une paix commune.
Un autre obstacle à la réouverture de la frontière, souligné par l’économiste Ibrahim Adamou Louché, concerne les frais de gardiennage que le Niger devrait assumer pour les nombreux conteneurs n’ayant pu être acheminés et entreposés au Bénin depuis la fermeture des frontières.