« Le gouvernement a approuvé l’abolition de la peine de mort après avoir mené des consultations dans tout le pays » a déclaré le ministre de l’Information Jenfan Muswere. Prochaine étape, l’examen de cette loi par le parlement. L’hémicycle de cette ancienne colonie britannique, indépendant en 1980, est actuellement dominé par le ZANU-PF. C’est le parti au pouvoir et qui détient la majorité parlementaire. La date pour l’examen de la loi reste encore à connaître.
Les appels pour l’abolition de la peine de mort
Depuis des années plusieurs organisations et des confessions religieuses ont demandé l’abolition de la mort au Zimbabwe. Si cette loi aboutissait à un terme positif, ce serait une joie, une réussite pour ces opposants à la peine de mort.
En exemple, Khanyo Farisè, la directrice adjointe du programme Afrique australe à Amnesty International disait : « Les autorités zimbabwéennes doivent abolir la peine capitale pour toutes les infractions ». Une déclaration venue après la condamnation Tafadzwa Shamba et Tapiwa Makore Senior le 12 juillet 2023 par la Haute Cour de Hararé, la capitale. Ils ont été jugé pour homicide de Tapiwa Makore. Il avait été retrouvé mort défiguré et démembré le 17 septembre 2020.
Autre appel, celle des évêques. Ils ont fédéré leurs forces avec Amnesty International contre la peine de mort le 10 octobre 2023. La conférence épiscopale a annoncé dans une déclaration que «La personne condamnée doit être punie et non pas tuée, car si elle est exécutée, elle ne ressentirait plus les effets de la sanction pénale. [ … ]. Ceux qui proposent la peine de mort et ceux qui l’exécutent reçoivent le pouvoir de tuer par d’êtres humains et non de Dieu lui-même».
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La peine de mort au Zimbabwe
Au Zimbabwe, la peine de mort est prévue par la section 48 de la constitution. Elle est dite pour un meurtre commis avec des circonstances aggravantes. Seuls les hommes de 21 à 70 ans sont concernés. Les femmes échappent à cette peine.
Dans les années 60, le président Emmerson Mnangagwa a été condamné à mort pour avoir fait exploser un train pendant la guerre d’indépendance. Par la suite, sa peine avait été commuée.
En 2022, Amnesty International a recensé 883 exécutions dans 20 pays. En 2021, 579 exécutions ont été enregistrées. C’est une augmentation de 53 %.