À moins d’une semaine des législatives anticipées prévues le 17 novembre 2024 au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko suscite une vive polémique. Sur les réseaux sociaux, le chef du gouvernement et leader du parti Pastef a incité ses militants à se « venger » après des agressions, selon lui, perpétrées contre ses partisans par des opposants politiques en campagne.
La tension monte à l’approche des législatives anticipées au Sénégal. Dans un récent message cité par RFI, Ousmane Sonko, leader du Pastef a appelé les militants du parti à répliquer aux actes d’agression perpétrés par des militants du camp adverse. Selon le média français, le Premier ministre sénégalais a également interdit la campagne de Barthélémy Dias, maire de Dakar et chef de la coalition d’opposition Sam sa kaddu. Il accuse notamment ce dernier de violences répétées contre les militants du Pastef.
Il parle par ailleurs de « droit légitime à la riposte », des propos qui ont rapidement fait réagir l’opposition et la société civile. Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer un « appel dangereux à la violence ». Guy Marius Sagna, candidat aux législatives pour le Pastef, a lui-même condamné les agressions tout en réprouvant l’idée de vengeance. Il appelle plutôt le ministère de l’Intérieur à garantir l’ordre public.
Plusieurs arrestations déjà prononcées
La montée des tensions est également alimentée par un nouvel affrontement lundi 11 novembre entre militants du Pastef et de Sam sa kaddu dans la ville de Saint-Louis, au nord du Sénégal. Selon des témoins, la caravane de Barthélémy Dias défilait calmement lorsque des sympathisants de Sonko ont hué le convoi. La situation a dégénéré lorsqu’un membre de la sécurité de Dias aurait brandi un couteau, blessant un jeune homme au bras. Au total, trois personnes ont été hospitalisées, dont deux blessées à l’armes blanche et une autre frappée au poing.
À la suite de cet incident, la police a interpellé 40 membres de l’équipe de sécurité de la coalition Sam sa kaddu, selon Papi Konaré, responsable de la communication de la coalition. Le gouverneur de Saint-Louis, Al Hassan Sall, a également annoncé l’arrestation de 81 personnes impliquées dans ces affrontements et a rappelé aux acteurs politiques l’importance de « bannir la violence ».
Un appel à la retenue en pleine campagne
Face à l’escalade des tensions, le ministre de l’Intérieur a publié un communiqué le 11 novembre rappelant l’interdiction du port d’armes depuis le 17 octobre et jusqu’au 17 décembre. Des instructions ont été données pour procéder à des fouilles systématiques des cortèges considérés comme suspects.
Depuis Matam, dans l’est du pays, l’ancien Premier ministre Amadou Ba, actuellement en campagne pour la coalition Jamm ak Njariñ, a lui aussi appelé les leaders politiques à la retenue, soulignant ainsi l’importance de préserver la paix et d’éviter des violences inutiles.
À l’approche des élections, la tension continue de grimper au Sénégal, où les enjeux sécuritaires et la stabilité du processus électoral restent au cœur des préoccupations.