Le Mali a placé en détention trois cadres de la société minière australienne Resolute Mining Ltd, dont son directeur général Terry Holohan. Accusés de falsification et de dégradation de biens publics, ils sont au cœur d’une enquête lancée sur les entreprises étrangères exploitant les ressources minières du pays.
Les autorités maliennes ont arrêté, vendredi dernier, Terry Holohan, directeur général de Resolute Mining Ltd, ainsi que deux autres cadres de l’entreprise. Selon une source du ministère de la Justice, les trois dirigeants sont interrogés dans le cadre d’allégations de falsification de documents et de dégradation de biens publics, des accusations que la société australienne réfute catégoriquement. Resolute Mining Ltd, qui détient une participation majoritaire dans la mine d’or de Syama, dans le sud-ouest du Mali, voit ainsi ses opérations perturbées alors que le pays adopte une approche plus stricte envers les multinationales minières.
Les entreprises étrangères qui dominent le secteur de l’or malien, l’un des principaux moteurs économiques du pays, se trouvent confrontées à une politique de contrôle intensifiée depuis l’arrivée au pouvoir de la junte en 2020. En septembre, quatre employés de la société canadienne Barrick Gold avaient également été détenus pendant plusieurs jours, accusés de manquements à leurs obligations contractuelles.
Resolute Mining Ltd face à la rigueur du gouvernement de transition
Un accord de règlement d’un montant de 50 milliards de francs CFA (environ 81 millions de dollars) avait été conclu en octobre entre Barrick Gold et le gouvernement de transition, bien que ce dernier ait critiqué la société pour n’avoir pas respecté certains engagements.
L’arrestation des cadres de Resolute Mining Ltd illustre la volonté de la junte d’accroître son contrôle sur les ressources minières en vue d’une meilleure redistribution des richesses dans ce pays du Sahel, l’un des plus pauvres du monde malgré ses importantes réserves d’or. La transition vers une économie minière plus autonome s’est renforcée avec la création en 2022 de la Sorem, une société financée par l’État malien, à laquelle le groupe australien Firefinch avait cédé pour un dollar symbolique ses droits sur la mine d’or de Morila en mai dernier.