Figure emblématique de la scène politique béninoise, Me Robert Dossou a exprimé son opinion sur la crise actuelle entre le Bénin et le Niger. Reçu dans une émission sur la radio locale Bip Fm, l’ancien président de la Cour constitutionnelle a attribué la faute aux putschistes nigériens plutôt qu’aux dirigeants béninois. « Je dis que la faute n’est à la République du Bénin. La faute est aux putschistes », a nuancé Me Robert Dossou. Il a rappelé les dispositions juridiques de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre les coups d’État, soulignant ainsi que les putschistes n’ont pas de buts clairs ni d’idéaux.
Pour Me Dossou, la solution réside dans le retour à une démocratie pleine et entière : « Tous les gouvernements actuels doivent faire l’effort pour revenir à la plénitude de la démocratie. »
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Le KO de 2011 : Réponses aux accusations
Dans l’entretien radiophonique, Me Robert Dossou a été aussi plongé dans le passé et notamment sur la proclamation controversée du KO de 2011, où il a souvent été accusé d’avoir favorisé le candidat Boni Yayi alors qu’il était encore président de la Cour constitutionnelle. Au micro de Bip Fm, il a réfuté ces accusations, pointant du doigt les opposants de l’époque pour leurs propres erreurs stratégiques.
« En 2011, ce sont les opposants qui ont creusé eux-mêmes leur trous sous leurs pieds. Depuis une dizaine d’années avant 2011, nous avons décidé de passer à la Liste Électorale Permanente Informatisée (Lépi). Mais à chaque élection, le Parlement votait une loi en faveur de la liste manuelle. En 2010, nous avons contraint la classe politique à aller à l’élection avec la Lépi par une décision », a-il expliqué. Selon lui, les opposants avaient appelé leurs partisans à ne pas s’inscrire sur la LEPI, ce qui a finalement joué en leur défaveur.
Me Dossou a également accusé les opposants d’avoir fait venir des électeurs des pays voisins, qui ont finalement abandonné le processus électoral, affaiblissant ainsi leur propre position.
Cette intervention de Me Robert Dossou vient ainsi mettre un terme à la polémique relative aux tensions politiques passées et présentes au Bénin.