Au Niger, Me Moussa Coulibaly, avocat de l’ex-président a exprimé des craintes sur le sort réservé à son client, confronté à de graves accusations. Il craint une condamnation à la peine de mort contre Mohamed Bazoum.
Alors que Mohamed Bazoum a perdu son immunité présidentielle au terme d’une audience vendredi 18 juin dernier à la Cour d’Etat, tous les regards semblent bien figés sur le sort qui l’attend. En effet, détenu depuis un an, l’ancien président nigérien renversé le 26 juillet 2023 par coup d’Etat est confronté à des accusations graves qui pourraient entraîner la peine de mort. C’est ce que redoute d’ailleurs son avocat, Me Moussa Coulibaly qui a donné des clarifications sur BBC.
Depuis la levée de son immunité en juin 2024, Mohamed Bazoum est devenu vulnérable aux poursuites judiciaires. Accusé de complot d’attentat à la sécurité de l’État, trahison, apologie du terrorisme, et financement du terrorisme, il se prépare à une éventuelle condamnation sévère. Dans son développement, Me Moussa Coulibaly souligne que le processus judiciaire en cours est entaché d’irrégularités. Selon lui, le tribunal spécial prévu pour juger le président renversé ne sera ni indépendant ni impartial, augmentant le risque de peine de mort. « Il n’y a plus d’État de droit au Niger », a déclaré l’avocat. En clair, Me Coulibaly redoute une condamnation à la peine de mort de Mohamed Bazoum.
Mohamed Bazoum, détenu avec sa femme, a perdu tout espoir de retrouver le pouvoir. Son fils, également détenu, a été libéré en janvier 2024 grâce à la médiation du Togo. Malgré les pressions de la CEDEAO, le général Tiani et son régime continuent de refuser de libérer le président déchu.
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Le quotidien de Bazoum dans son lieu de détention
Le vendredi 26 juillet 2024 marque les douze mois de détention de Mohamed Bazoum dans une aile de la palais présidentiel à Niamey. Des sources ont confié à Africaho, que les sorties et visites sont interdites au président déchu et son épouse, à l’exception des visites régulières du médecin de la famille.
Le président déchu et son épouse n’ont eu aucun contact avec le monde extérieur. Mieux Mohamed Bazoum n’a plus accès à un téléphone portable depuis une tentative d’évasion présumée il y a quelques mois. Cependant, l’homme reste pour autant déterminé à ne céder aux exigences des autorités militaires au pouvoir, apprend-on.
Selon RFI, l’ancien chef d’État, qui fut professeur de philosophie dans les années 1980, se consacre à la lecture, s’immergeant dans des œuvres classiques comme celles de Shakespeare et Tolstoï, ainsi que dans des essais contemporains comme Le Triomphe des émotions de Dominique Moïsi. Bien qu’affaibli par une crise de paludisme au printemps, Mohamed Bazoum continue de résister et refuse de démissionner, même face à la possibilité d’un procès suite à la levée de son immunité.