Le gouvernement nigérian a décidé de doubler le salaire minimum des fonctionnaires après avoir conclu un accord avec les syndicats. La mesure intervient après une série de grèves annoncée par le Congrès du travail du Nigeria.
Le Nigéria double le salaire des travailleurs. Le nouveau salaire mensuel minimum sera désormais de 70 000 nairas (environ 44 dollars), contre 30 000 nairas précédemment. Cette augmentation, bien que salutaire, reste inférieure aux revendications des syndicats, qui demandaient un salaire de près de 500 000 nairas.
L’accord a été annoncé jeudi 18 juillet 2024 par Joe Ajaero, président du Congrès du travail du Nigeria, à l’issue d’une rencontre avec le président Bola Tinubu à Abuja. Ajaero a exprimé des « sentiments mitigés » quant à la décision, en raison des défis économiques auxquels le pays est confronté. La mise en œuvre de cette nouvelle rémunération dépend encore de l’adoption d’une loi par les députés fédéraux, ce qui pourrait entraîner des délais supplémentaires avant son entrée en vigueur.
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De nouvelles mesures annoncées
Depuis son investiture en mai de l’année dernière, le président Tinubu a mis en place des réformes économiques notables, incluant la suppression des subventions sur les carburants et la unification des taux de change. Ces mesures ont conduit à une dévaluation importante du naira et à une inflation galopante, atteignant 34,1 % le mois dernier, un niveau inédit depuis près de 30 ans.
Les revendications des syndicats, qui visaient à augmenter le salaire minimum à près de 500 000 nairas, avaient provoqué des grèves massives, perturbant le pays le plus peuplé d’Afrique. Cependant, les gouverneurs des États nigérians avaient exprimé des inquiétudes quant à la capacité financière de leurs régions à supporter une telle augmentation.
Malgré son statut de grand producteur de pétrole, le Nigeria est confronté à une pauvreté persistante, exacerbée par une corruption endémique. Alors que les fonctionnaires, notamment les enseignants et les professionnels de santé, sont souvent contraints de faire grève pour des salaires jugés insuffisants, les politiciens continuent de bénéficier de rémunérations élevées et de diverses compensations, y compris pour des fonctions non officielles.
L’année dernière, le président Tinubu a approuvé des dépenses de plusieurs millions de dollars pour l’achat de véhicules utilitaires, dont sa femme, dont la fonction n’est pas reconnue par la Constitution, a été bénéficiaire.