Patrice Talon révèle ce qui retarde l’Afrique

Loan Tamin
Lecture : 4 min
Patrice Talon, Chef de l'Etat béninois. @Présidence du Bénin

Patrice Talon, le président du Bénin, un pays de l’Afrique de l’Ouest, a depuis Brésil, haussé la voix pour parler du continent noir. Pour lui, il est temps pour les peuples noirs de prendre conscience des causes réelles des difficultés de l’Afrique. Et pour situer les leaders d’opinion du continent, le dirigeant béninois les met sur le chemin de l’autocritique.

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« L’Afrique est faible, pas seulement à cause de l’esclavage, pas seulement à cause du colonialisme, pas seulement à cause du néo-colonialisme », a-t-il lancé selon Afrique sur 7. Dans un ton de fermeté que l’on lui reconnaît, le président réformateur du Bénin enfonce le clou et contraint les “avocats de l’Afrique” à revoir leur ligne de défense. « Ce n’est pas parce que l’Afrique a été vidée de son énergie, ce n’est pas parce que l’Afrique a été colonisée que la faiblesse d’aujourd’hui de l’Afrique est exclusivement liée à ce passé. C’est trop facile de tenir ce prétexte pour justifier la faiblesse durable et peut-être même éternelle de l’Afrique », a souligné le président Patrice Talon.

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Cesser de rester enchaînés dans le passé…

« […] Qu’ils soient d’Afrique ou de la diaspora, il est temps que les Africains, que les Noirs, sans oublier le passé, ne restent pas enchaînés dans le passé. Il est temps que l’homme noir, pris individuellement, que les communautés noires, décident de rentrer dans la compétition en refusant de rester dans les rancœurs du passé », a insisté le dirigeant du peuple béninois.

Car, « cela nous faiblit, cela nous rend vulnérables. Cela fait que nous ne nous rendons pas compte que nous avons le même potentiel que les autres », a-t-il justifié. Et que faire ? Le président béninois indique aux peuples noirs de se réveiller autrement. Pour lui, l’Afrique doit se libérer de son passé blessant et faire autrement la lutte de son développement. « Sans oublier les douleurs du passé, si nous nous libérons de cet esclavage nouveau qui est notre souvenir, nous allons nous développer », a-t-il indiqué.

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Il est à noter que ce discours poignant croise une période où de nombreux Africains estiment que des puissances occidentales, la France notamment, empêche le continent noir d’émerger. Des panafricanistes ont toujours pointé d’ailleurs du doigt la coopération France-Afrique comme la cause maîtresse du sous-développement du continent noir. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont valu le rejet de la France dans les États du Sahel dont le Mali, le Burkina Faso et le Niger au profit de la Russie et la Chine, à la suite des soulèvements populaires.

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