Présidentielle au Sénégal: Ousmane Sonko inéligible, la Cour suprême confirme sa condamnation

Mohamed Fousso
Lecture : 4 min
Ousmane Sonko, Président du Pastef. @Médias locaux

La décision tant attendue est tombée. La cour suprême a tranché sur la condamnation de M. Sonko tard dans la soirée du jeudi 4 janvier 2024, peu avant minuit, après près de 12 heures d’audience au cours desquelles les avocats des deux parties ont longuement plaidé pour leurs clients, qui n’étaient pas présents.

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A l’audience, les avocats d’Ousmane Sonko – 13 au total – ont d’abord plaidé une exception d’inconstitutionnalité, c’est-à-dire qu’ils ont demandé à ce que la Cour suprême se dessaisisse de l’affaire en faveur du Conseil constitutionnel. Le conseil de l’opposant en situation de détention a demandé une cassation de l’arrêt de la cour d’appel du 8 mai, avançant de nombreux vices de procédure. Comme une citation à comparaître que leur client n’aurait pas reçue.

Mais dans son délibéré, la Cour suprême a rejeté ces arguments, confirmant ainsi la condamnation d’Ousmane Sonko à 6 mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts. Selon ses avocats et le code électoral, cette condamnation définitive rend Ousmane Sonko inéligible pour cinq ans. Il ne pourra à priori donc pas se présenter à l’élection présidentielle du 25 février et devrait être retoqué par le Conseil constitutionnel.

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L’espoir étouffé

A l’issue de l’audience, les avocats d’Ousmane Sonko ont exprimé leur déception, d’autant qu’avant le délibéré de la cour, ils avaient eu de l’espoir en entendant les réquisitions de l’avocat général. « Je suis très déçu. Tout le monde a suivi les réquisitions du ministère public, et ces réquisitions tendaient à la cassation totale de tout l’arrêt pour des manquements graves à la loi », enrage Me Ciré Clédor Ly.


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Le conseil constitutionnel attendu

Malgré cette déception affichée dans le rang des partisans de l’opposant, ces derniers veulent continuer à entretenir un certain optimisme vis-à-vis de la candidature de M. Sonko. C’est ce que El Malick Ndiaye, responsable de la communication du parti dissous Pastef a d’ailleurs confié à RFI : « C’est un sentiment d’injustice, de persécution, d’acharnement sur le chef de l’opposition. Ils ont montré aujourd’hui au monde entier que tout ce qu’ils cherchaient à avoir, c’est une condamnation pour éliminer Ousmane Sonko, favori de la course présidentielle. Mais c’est peine perdue parce qu’Ousmane Sonko a déjà déposé sa candidature qui ne souffre d’aucune irrégularité. Il y a toujours des actions à mener. Normalement, le dossier doit revenir jusqu’à Ziguinchor, donc la procédure n’est pas encore finie. »

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Les regards sont désormais tournés vers le Conseil constitutionnel qui selon le chronogramme, publiera la liste définitive des candidats à l’élection le 20 janvier 2024.

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