Lors d’un meeting à Lubumbashi, le président congolais Félix Tshisekedi a affirmé qu’il ne briguera pas un troisième mandat. Cependant, il n’a pas manqué d’arguments pour défendre son projet de révision constitutionnelle qui suscite des tensions avec l’opposition.
Félix Tshisekedi a tenu à clarifier sa position samedi soir à Lubumbashi, alors que des critiques fusent sur son projet de révision de la Constitution de la République démocratique du Congo (RDC). Devant une foule réunie à Place de la Poste, il a déclaré que sa volonté de réviser ou de modifier l’actuelle Constitution n’était pas liée à une tentative de prolonger son séjour au pouvoir.
Je ne cherche pas « un troisième mandat, et personne ne changera mon avis sur cette question« , a insisté le chef de l’État, en poste depuis 2019 et réélu pour un second mandat en décembre 2023. Cependant, Tshisekedi a dénoncé ce qu’il considère comme des « pièges » dans la Constitution actuelle, promulguée en 2006, notamment l’article 217 qui, selon lui, compromettrait la souveraineté nationale en obligeant la RDC à céder une partie de son pouvoir à des États voisins.
Une révision constitutionnelle contestée
Pour Tshisekedi, la révision de ce texte fondamental est une nécessité afin de préserver les intérêts du pays et d’éviter des conflits futurs. Il a également averti contre toute tentative de manipulation de l’opinion publique : « Le débat est permis, mais la manipulation destinée à semer la division entre les Congolais est interdite ».
Cependant, l’initiative de révision constitutionnelle est vivement contestée. L’opposition et certaines organisations de la société civile craignent qu’une telle démarche ne permette une remise à zéro des mandats présidentiels, ouvrant ainsi la voie à un troisième mandat pour Tshisekedi.
Martin Fayulu, principal opposant et candidat malheureux de l’élection présidentielle de 2018, a dénoncé ce projet qu’il qualifie de « désastreux ». « Je suis le seul président légitimement élu depuis 2018« , a-t-il martelé dimanche, promettant de mobiliser les Congolais pour empêcher toute modification constitutionnelle qu’il juge inappropriée.
La Constitution actuelle n’a été révisée qu’une seule fois en 2011, notamment pour instaurer un scrutin présidentiel à un tour et exclure le ministre de la Justice du Conseil supérieur de la magistrature. Tshisekedi, pour sa part, semble décidé à organiser un référendum si nécessaire, arguant que les changements envisagés renforceraient la souveraineté et la stabilité du pays.