Référendum au Tchad : au lendemain du vote, la grande attraction autour du taux de participation

Mohamed Fousso
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Annoncé depuis plusieurs mois, le référendum constitutionnel a connu sa première étape dimanche 17 décembre 2023 au Tchad. Mais contrairement au grand engouement attendu des populations, c’est plutôt une faible participation que plusieurs médias locaux ont notée notamment à N’Djamena. Un constat partagé en aparté par plusieurs observateurs, même s’ils se disent tenus, à ce stade, « à un devoir de réserve », rapporte RFI.

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Selon des dizaines de témoignages parvenus à Africaho, les électeurs se sont présentés quasiment un à un. Personne n’a vu les grandes files d’électeurs qui se forment habituellement devant les bureaux de vote dès 6h lorsqu’il s’agit d’une présidentielle ou de législatives.

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Le principal enjeu du référendum

Pendant la campagne qui a précédé le vote ce dimanche, les deux camps – oui et non – avaient tous accordé une attention particulière aux intentions de vote et donc au taux de participation. En effet, se confiant à RFI, Zenab, la trentaine, habitant le 8e arrondissement de Ndjamena estime qu’il y a tout de même de l’engouement pour ce scrutin : « Nous sommes déployés. Vous avez vu l’aspect positif de ce référendum, vous avez vu devant le bureau de vote. Les Tchadiens sont conscients et sont aussi tous pressés d’un retour à l’ordre constitutionnel ».

Une position que Jean de Dieu, un jeune fonctionnaire rencontré dans le 7e arrondissement de la ville interrogé par le média français rejette d’emblée, dénonçant entre autres, la difficulté pour retirer les cartes d’électeurs, le retard dans l’ouverture des bureaux de vote, ou encore le faible nombre de bulletins « Non » disponibles. « Je n’ai pas pu voter car je n’ai pas eu ma carte. Et je sais que même si je vote, c’est le oui qui va l’emporter », va-t-il tancer.

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L’opposition déjà en joie

Farouchement contre ce référendum constitutionnel qui faut-il le rappeler, est porté et défendu par le régime militaire au pouvoir après le décès d’Idriss Déby Itno, l’opposition tchadienne qui avait appelé à boycotter ce scrutin afin de « délégitimer » une « dévolution dynastique » du pouvoir n’a pas cahé sa joie à la fin de la journée. En effet, le  porte-parole du parti MPS Jean-Bernard Padaré, tout en concédant le caractère « frondeur » de Ndjamena, a estimé que l’intérieur du pays a largement compensé la faible participation constatée dans la capitale.

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