Les forces politiques d’opposition à Macky Sall s’allient au Sénégal pour faire échec au report de la présidentielle. Un collectif a été mis sur les fonts baptismaux pour mener une stratégie qui pour l’heure n’a pas encore été rendue publique. Et parmi les membres éminents de ce collectif figurent Amadou Ba, mandataire du candidat de l’ex-Pastef Bassirou Diomaye Faye, les députés Déthié Fall et Thierno Alassane Sall, ainsi que l’ancien ministre Aly Ngouille Ndiaye. Tous partagent la conviction que Macky Sall cherche à prolonger son mandat au-delà du 2 avril, date à laquelle il devait initialement céder le pouvoir à son successeur.
Aly Ngouille Ndiaye, candidat et ancien ministre, a déclaré : « Son mandat arrive à expiration le 2 avril. Passé ce délai, Macky Sall ne sera plus reconnu comme président de la République. Il ne pourra poser aucun acte qui va engager le Sénégal »
Face à cette situation, un premier recours a été déposé à la Cour suprême afin d’annuler le décret présidentiel qui repousse la convocation du corps électoral au 25 février. Parallèlement, les candidats, également députés, prévoient de soumettre un autre recours au Conseil constitutionnel pour contester la loi votée le lundi, fixant la nouvelle date de l’élection au 15 décembre.
La position de la Cédéao et des Etats-Unis saluée
Le collectif se réjouit de la réaction américaine qui qualifie le report du scrutin de “non légitime”, ainsi que de la position de la Cédéao, appelant à “rétablir le calendrier électoral”. Cependant, certains candidats critiquent la position jugée tiède de certaines chancelleries occidentales et appellent à une condamnation ferme.
La prochaine étape envisagée par le collectif implique une convergence des luttes avec les syndicats, la société civile et l’ensemble des Sénégalais. Thierno Alassane Sall lance un appel à la mobilisation de tous les secteurs, affirmant : « Nous en appelons donc à tous les hommes, à tous les syndicats, les patriotes, les organisations de transporteurs, le secteur informel pour qu’ils se mobilisent dans des délais qu’il faudra définir très rapidement »
Des discussions sont en cours pour organiser des grèves et des opérations “villes mortes”. Plusieurs candidats prévoient également de poursuivre leur campagne malgré le report du scrutin.