Sénégal : fermeture de l’université de Ziguinchor après des heurts entre étudiants et forces de l’ordre

Mohamed Fousso
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Université Assane Seck Ziguinchor

L’université de Ziguinchor, dans le sud du Sénégal, a été fermée jusqu’à nouvel ordre, mercredi 27 novembre 2024, après des affrontements survenus lundi entre des étudiants et les forces de l’ordre. Les étudiants protestaient contre la dégradation des conditions d’étude et réclament notamment la livraison de nouveaux amphithéâtres et laboratoires de recherche promis depuis plusieurs années.

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Les étudiants de l’Université de Zinguinchor dénoncent l’insuffisance d’infrastructures face à la croissance des effectifs. Avec plus de 10 000 étudiants sur le campus, l’université ne dispose que d’une cantine pour 250 personnes. Les cours se tiennent dans des bâtiments vétustes, malgré l’annonce en juin dernier par le ministre de l’Enseignement supérieur, El Hadji Abdourahmane Diouf, que de nouveaux espaces seraient opérationnels en octobre. Ces promesses non tenues ont conduit les étudiants à entamer une grève illimitée vendredi dernier.

En réponse à ces revendications, la direction de l’université a décidé de fermer les lieux, une mesure perçue par les étudiants comme une tentative d’étouffer leur mouvement.

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Une crise généralisée dans les universités sénégalaises

La situation de Ziguinchor reflète une crise plus large dans l’enseignement supérieur sénégalais. L’université du Sine Saloum, par exemple, reste fermée depuis octobre en raison de bâtiments délabrés. À Fatick et Kaolack, des infrastructures vieillissantes menacent de s’effondrer, tandis qu’à Bambey, les travaux initiés en 2015 sont toujours à l’arrêt.

Le Syndicat autonome de l’Enseignement Supérieur (SAES) dénonce également des retards récurrents dans le paiement des salaires des enseignants et menace de lancer une grève nationale dès lundi prochain.

La fermeture de l’université de Ziguinchor et les tensions grandissantes sur d’autres campus traduisent une détérioration alarmante de l’enseignement supérieur au Sénégal. Entre promesses non tenues et infrastructures insuffisantes, les autorités devront agir rapidement pour apaiser le climat et répondre aux besoins des étudiants et des enseignants.

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