Devant l’Assemblée nationale, ce vendredi 21 février 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko a détaillé une série de mesures radicales pour rationaliser la gestion des ressources publiques. Suppression et fusion d’agences, audit des effectifs de la fonction publique, encadrement strict des dépenses et des recrutements… Autant de réformes destinées à optimiser les finances de l’État.
Un vaste plan de restructuration des agences publiques en vue au Sénégal. Le Premier ministre Ousmane Sonko, a en effet pointé du doigt vendredi, une inflation d’agences publiques jugées inefficaces et redondantes, souvent créées pour des raisons politiques plutôt que pour répondre à de véritables besoins administratifs. D’ici juin 2025, plusieurs agences aux missions similaires seront fusionnées, tandis que d’autres seront supprimées, selon la déclaration du chef de la Primature sénégalaise.
Parmi les principales fusions annoncées, figurent ; legroupement des fonds liés à la microfinance et au développement économique, fusion des agences dédiées à l’énergie et à l’efficacité énergétique, regroupement des structures de formation professionnelle et l’intégration des agences de promotion des PME et du tourisme.
De plus, certaines entités, comme l’Agence nationale de la maison d’outils, seront purement et simplement supprimées.
Audit et rationalisation des effectifs de la fonction publique
Le Premier ministre a également annoncé un audit approfondi de la fonction publique, qui devra être finalisé avant fin avril 2025. Objectif : identifier les effectifs réels, rationaliser les salaires et mettre un terme aux abus liés aux primes et indemnités.
Une révision des rémunérations sera engagée afin de garantir une équité entre les catégories professionnelles et mettre fin au cumul d’indemnits de logement et de logements administratifs.
Encadrement strict des recrutements et des dépenses de fonctionnement
Dès mars 2025, tout recrutement dans l’administration devra être justifié par un ajustement interne, sans augmentation de la masse salariale. Les embauches dans le secteur parapublic seront soumises à l’autorisation du Premier ministre après validation technique et financière.
Par ailleurs, les dépenses de fonctionnement seront fortement encadrées. Certaines acquisitions seront centralisées, notamment pour : les véhicules administratifs et le carburant, les titres de transport, le matériel de bureau et informatique, les frais de publicité et les médicaments et produits pharmaceutiques.
Concernant les véhicules administratifs, leur acquisition sera limitée à des modèles de moyenne gamme et soumise à une commission de validation.
Des réformes saluées mais contestées
Si ces mesures sont perçues comme une avancée vers une gestion plus rigoureuse des finances publiques, elles suscitent également des réserves. Les syndicats craignent des suppressions d’emplois et des tensions sociales, tandis que l’opposition met en doute la mise en application effective des réformes.
Dans les prochains mois, le gouvernement devra concilier rigueur budgétaire et stabilité sociale pour assurer une transition en douceur vers une administration publique plus efficiente et moins coûteuse.