Bassirou Diomaye Faye, élu à l’issue de la présidentielle de mars 2024 au Sénégal a entamé les préalables relatifs à sa promesse de réforme dans le secteur de la justice. Lors de son discours inaugural après son élection, le successeur de Macky Sall, après avoir posé un diagnostic peu reluisant de la justice sénégalaise avait annoncé une profonde restructuration. En effet, il s’est notamment engagé à « redorer le blason de la justice », à « réconcilier » la justice avec les citoyens et à « identifier des pistes de solutions aux problèmes de la justice ».
Et parmi les problèmes soulevés depuis plusieurs années par la société civile figurent précisément, la longueur des détentions provisoires, le manque d’indépendance du Conseil de la magistrature, présidé par le chef de l’État, et la judiciarisation de dossiers politiques. D’ailleurs, selon le diagnostic posé, il existe un sentiment général au Sénégal que la justice est souvent utilisée pour éliminer les opposants politiques.
Ce que Moundiaye Cisse, directeur de l’ONG 3D, invité à participer à ces assises, a par ailleurs confirmé : « Ces pratiques doivent prendre fin », a-t-il déclaré selon ses propos cités par les médias locaux.
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L’indépendance au sein des instances de la justice
Certains observateurs rappellent qu’une réunion similaire avait eu lieu en 2018 sous la présidence de Macky Sall. À l’époque, des discussions avaient déjà soulevées en des points critiques, comme la nécessité de faire du Conseil de la magistrature un organe autonome, indépendant du président de la République, et de cesser de nommer les magistrats qui le composent. Ces recommandations, restées lettre morte à l’époque, risquent d’être de nouveau formulées lors de ces assises.
Les participants espèrent que cette fois, les propositions seront prises en compte et mises en œuvre pour renforcer l’indépendance et l’efficacité du système judiciaire sénégalais.