Les trois (03) Nigériens arrêtés le 6 juin dernier se sont expliqués devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) lundi 17 juin 2024. Moumouni Hadiza Ibra, directrice générale adjointe de Wapco-Niger, Ismaël Cissé Ibrahim et Mousbahou Mamane Dankané, inspecteurs pétroliers, ont plaidé non coupable devant les magistrats de la Cour spéciale, rapporte Banouto.
Lors de leurs dépositions, les prévenus ont expliqué qu’ils étaient mandatés pour des missions de supervision et de contrôle sur le site du pipeline à Sèmè-Podji, au Bénin. Moumouni Hadiza a précisé avoir été désignée par Wapco-Niger pour représenter les intérêts de la société dans le cadre de ces opérations. Elle a affirmé avoir reçu des assurances verbales concernant les autorisations nécessaires pour accéder au site, bien que ces dernières n’aient pas été formellement obtenues.
Durant le procès, des confrontations avec le ministère public ont levé un coin de voile sur des contradictions dans les déclarations des prévenus, notamment sur leur statut et les motifs de leur présence au Bénin. Le tribunal a été saisi des pièces justificatives attestant de l’emploi des prévenus et de leur mission définie par Wapco-Niger.
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Une condamnation avec sursis
Les avocats de la défense ont soutenu que leurs clients étaient des agents de Wapco-Niger, chargés de veiller à la conformité des opérations pétrolières pour le bénéfice mutuel du Bénin, du Niger et de Wapco.
Après délibération, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a condamné les trois prévenus à 18 mois de prison avec sursis, reconnaissant ainsi des infractions sans gravité suffisante pour justifier une peine ferme.
Cette affaire souligne les tensions diplomatiques entre le Bénin et le Niger concernant la gestion des ressources pétrolières transfrontalières, malgré les efforts des parties pour renforcer la coopération économique dans la région.
Les avocats de la défense, dont Maître Moumouni Mamane Hachiou et Maître Yailé Yayé pour les prévenus nigériens, ainsi que Maître Olori Togbé pour le Bénin, se sont engagés à faire appel de cette décision, soulignant des éléments de droit non suffisamment pris en compte par la Cour.