Au Sénégal, les heurts observés depuis le 1er juin à la suite de la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko continuent de susciter de vives réactions. En effet, par une déclaration samedi 10 juin 2023, l’Assemblée générale de la Dynamique Unitaire Panafricaine réunie à Paris, a condamné la «féroce répression» des forces de sécurité et a fait une «mise en garde solennelle» au président Macky Sall.
«L’Assemblée Générale du 10 juin 2023 de la Dynamique Unitaire Panafricaine fait une mise en garde solennelle et personnelle à l’endroit du président Macky SALL et exige qu’il respecte son engagement pris devant le Peuple Sénégalais, les Peuples Africains et devant le monde entier, de s’en tenir strictement à l’exercice de deux mandats, comme le stipule clairement l’article 27 de la Constitution Sénégalaise, et l’appelle instamment à mettre fin à sa politique répressive», a martelé le communiqué parvenu à Africaho.
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Exprimant leur solidarité au peuple sénégalais et surtout aux manifestants qui ont enregistré des pertes en vies humaines dans leur rang – 26 selon Amnesty International Sénégal – l’Assemblée a « rendu (ndlr) un vibrant hommage et a salué (ndlr) la mémoire des combattantes et des combattants tombés sur le champ d’honneur de la conquête d’un véritable Etat de droit au Sénégal et s’engage à faire le plus large écho du combat héroïque du Peuple Sénégalais au sein de ses Organisations et de leurs partenaires, et plus globalement dans l’opinion démocratique internationale».
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Les institutions africaines indexées
Dans sa déclaration sur cette situation au Sénégal qui a d’ailleurs pour dénominateur commun, un éventuel troisième mandat que le Chef de l’Etat sénégalais serait entrain de vouloir briguer, la Dynamique Unitaire Panafricaine s’est également adressée aux institutions auxquelles, le pays appartient. Elle dénonce entre autres, «l’incapacité notoire, doublée d’une complicité scandaleuse des institutions africaines telles que la CEDEAO et l’Union Africaine, face au recul démocratique orchestré avec cynisme par le régime du président Macky SALL».
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Selon le bilan publié par les autorités sénégalais, plus de 500 manifestants ont été interpellés dans les heurts et restent encore dans les liens de la détention dans le pays. Face à cette situation, l’Assemblée de la Dynamique Unitaire panafricaine a exigé «la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et le rétablissement du droit de manifester ainsi que la restauration d’internet dont la restriction n’est ni fondée ni légitime».
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Au Sénégal, de violentes manifestations ont éclaté entre le 1er et le 3 juin 2023, juste après la condamnation par contumace du leader du Pastef Ousmane Sonko a deux ans de prison pour «corruption de la jeunesse». Les autorités ont évoqué dans un bilan, la mort de 16 personnes. Des chiffres qui ont cependant été contredits par Amnesty International Sénégal et le parti de l’opposant qui dénombrent pour leur part, 26 décès.
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Sonko quant à lui reste en résidence surveillée avec les barricades installées aux alentours de son domicile dans la cité Keur Gorgui. Il est ainsi interdit de sortie et de visite. Mais aux dernières nouvelles, il aurait tenu à tête-à-tête avec le président des investisseurs au Sénégal, Pierre Goudiaby Atepa. Aucune offre politique n’a été faite lors ces échanges, a confié l’homme d’affaires à nos confrères de RFI.