Paul-Henri Sandaogo Damiba, en exil au Togo, a adressé le 1er juillet 2024 une lettre au capitaine Ibrahim Traoré, son successeur, pour exprimer son mécontentement à l’égard des exactions du régime militaire actuel. Dans ce courrier, l’ancien putschiste fait part de sa déception face à la gestion de la situation par celui qui lui a pris le pouvoir.
Paul-Henri Damiba ne partage pas la gouvernance du Capitaine Ibrahim Traoré son “frère d’arme”. Depuis le Togo où il vit en exil depuis le coup d’Etat qu’il a subi le 30 septembre 2022; lequel coup d’Etat a été perpétré par Ibrahim Traoré, est sorti de son silence. En effet, par une lettre ouverte adressée à l’actuel président de la transition au Burkina Faso, il exprime ce qu’il a lui-même appelé « son mécontentement », selon les détails du courrier, fournis par Jeune Afrique.
Dans sa lettre Paul-Henri Damiba invite Ibrahim Traoré à ne pas se laisser « aveuglément et à la surdité » dominer. Il lui rappelle tout de même les raisons pour lesquelles il avait orchestré le coup d’État contre l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré. « Nous voulions voir le pays s’apaiser, les attaques contre les détachements et les convois se réduire, les souffrances des militaires et des populations civiles s’amenuiser. Vous savez bien que je n’ai été manipulé par personne, ni par les partis intérieurs, ni par les forces extérieures », écrit-il.
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Déçu de Traoré, mais des regrets chez lui-même…
L’ancien putschiste exprime également son regret de n’avoir pas eu l’opportunité d’entamer des réformes pour relever les défis évoqués avant d’être destitué. En clair, Paul-Henri Damiba, qui avait été à la tête du régime militaire après avoir renversé Kaboré le 24 janvier 2022, déplore que son successeur ne parvienne pas à améliorer la situation. Faut-il le rappeler, cette lettre est la deuxième communication que le militaire a adressée à Ibrahim Traoré depuis son exil.
Parti le 2 octobre 2022 de la capitale burkinabè pour l’exil au Togo, Paul-Henri Damiba est arrivé lui aussi au pouvoir par un coup d’Etat perpétré en janvier 2022. Il avait passé à peine huit mois passés à la tête du pays, avant de se faire renverser le 30 septembre par le Capitaine Ibrahim Traoré.