Au Niger, les autorités militaires accusées de concentrer tous les pouvoirs entre leurs mains

Paul Danongbe
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Abdourahamane Tiani, Président du Niger.

Dans son dernier rapport, Transparency International Niger a dénoncé la concentration croissante des pouvoirs entre les mains des militaires depuis le coup d’État de juillet 2023. Les mesures efficaces contre la corruption, la qualité de la gouvernance ont entre autres, été remises en cause.

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Depuis la prise de pouvoir par le Conseil National de Sauvegarde de la Patrie (CNSP) après le renversement du président Mohamed Bazoum, le paysage politique nigérien a connu des bouleversements majeurs. Transparency International Niger, dans son rapport récent, dénonce une militarisation des fonctions civiles et une centralisation des pouvoirs, qui risquent d’entraver la lutte contre la corruption. Le CNSP a dissous la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption pour instaurer la Commission de Lutte contre la Délinquance Économique, Financière et Fiscale (Coldeff), mais l’absence de poursuites judiciaires pour le recouvrement des fonds détournés favorise l’impunité.

Les Nigériens restent dans l’attente de résolutions concernant des affaires emblématiques, comme celles du ministère de la Défense et l’uraniumgate, qui avaient déjà soulevé des scandales sous l’ancienne administration. Maman Wada, président de Transparency International Niger, souligne le manque de réels progrès dans la lutte contre la corruption, notant que des pratiques de favoritisme continuent de prédominer. Il critique notamment une ordonnance de février, actée par le général Abdourahamane Tiani qui a assoupli les contrôles sur les dépenses militaires, créant ainsi un « boulevard pour la grande corruption ».

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Transparency International appelle à des actions

Face à cette situation préoccupante, Transparency International appelle à des actions concrètes, comme la création d’une entité indépendante de lutte contre la corruption et des campagnes de sensibilisation ciblées. La nécessité d’une gouvernance transparente et responsable est plus cruciale que jamais pour restaurer la confiance du public et promouvoir un véritable changement au Niger.

Selon l’organisation, la concentration des pouvoirs militaires et l’absence de mesures anti-corruption pourraient avoir des conséquences durables sur la stabilité et le développement du Niger. La mise en œuvre des recommandations de Transparency International pourrait toutefois s’avérer utile pour renforcer la transparence et la responsabilité au sein du gouvernement militaire.

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