C’est désormais clair pour tout le monde. Ibrahim Traoré a confirmé son intention de rester à la tête du Burkina Faso, encore pour les cinq prochaines années à venir. Devant une audience enthousiaste, le président de la transition a présenté un discours de près d’1h40, abordant plusieurs enjeux majeurs, notamment la sécurité nationale. Il a fermement rejeté toute forme de négociation avec les groupes terroristes, dans un ton plus que ferme : « Il n’y a pas d’alliance possible avec les terroristes, il n’y a pas d’alliance possible avec ces criminels. Soit nous les combattons, soit ils nous combattent. Et nous avons opté pour le combat. Et c’est par là que nous serons libres, que nous serons réellement indépendants. »
Face à des milliers de burkinabè, Ibrahim Traoré a également réitéré ses accusations à l’encontre des puissances occidentales, affirmant que des bases françaises au Bénin et en Côte d’Ivoire étaient utilisées pour former des terroristes. Il a même déclaré avoir en sa possession des preuves de ces activités.
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Un projet de société pour les cinq prochaines années
Le capitaine Traoré a également présenté des projets ambitieux pour les années à venir; et plus précisément, les cinq prochaines. En effet, il a annoncé une révision du code minier visant à retirer des permis d’extraction minière accordés aux multinationales, principalement occidentales. « Pourquoi laisser à des multinationales étrangères venir puiser notre or pendant que nous savons l’exploiter nous-mêmes. Voilà pourquoi nous avons demandé au ministère de réorganiser les orpailleurs et le gouvernement va prendre en compte l’exploitation de l’or. Plusieurs permis seront retirés de certaines personnes, et nous allons l’exploiter nous-mêmes », a-t-il déclaré.
Avec cette déclaration, on peut aisément déduire que le Burkina Faso veut privilégier les entreprises des pays qui le soutiennent dans sa lutte contre le terrorisme, comme la Russie et la Turquie. La semaine prochaine déjà, le Conseil National de la Transition a annoncé de nouveaux débats sur l’adoption d’un nouveau code minier, parmi d’autres mesures importantes dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’agriculture. Le capitaine Ibrahim Traoré par ailleurs promis dans son discours, une réforme du Code pénal et des actions renforcées contre la corruption, suscitant des applaudissements dans l’assemblée. Il a cependant adressé des menaces à peine voilées aux magistrats contre toute décision qu’il jugerait nuisible à la patrie.