Gabon : contenu de la plainte pour séquestration et torture de la famille Bongo

Africaho
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[Image d'archives] Ali Bongo Ondimba et son épouse Sylvia Bongo Ondimba à l'abbaye de Westminster à Londres le 6 mai 2023, avant le couronnement du roi Charles III de Grande-Bretagne. © AFP - Ben Stansall

Ali Bongo et sa famille ont récemment dénoncé des faits de torture que leur infligeraient le régime militaire au pouvoir au Gabon. Un cabinet d’avocat parisien a d’ailleurs déposé mardi 14 mai, une plainte devant le tribunal de Paris pour arrestation illégale, et séquestration aggravée. Selon RFI, cette plainte évoque plusieurs faits qui ont d’ailleurs été exposés par le média.

Violations des Droits de l’Homme

Maître François Zimeray, avocat parisien, s’insurge contre le traitement inhumain réservé à la famille Bongo. La plainte indique que Sylvia Bongo et ses enfants Noureddin et Jalil ont subi des pressions physiques et psychologiques, visant à les dépouiller de leurs biens, comptes bancaires et propriétés. Sylvia Bongo, traumatisée, a été mise en examen pour divers délits financiers et placée dans une aile rénovée de la prison des femmes à Libreville.

Interrogatoires et Tortures

Sylvia aurait été souvent extraite de sa détention pour des interrogatoires illégaux et violents à la présidence, où elle aurait subi coups, strangulations et jets d’eau froide. Un haut gradé l’aurait menacée de tuer son fils Noureddin si elle ne coopérait pas, la forçant à céder des biens. Noureddin, quant à lui, aurait été torturé de manière barbare et détenu dans des conditions insalubres, recevant des coups de marteau et de pied de biche.

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Séquestration et Spoliation

La plainte allègue que la famille a été contrainte de céder une grande partie de ses biens sous la menace. Des avocats de l’État gabonais, notaires et agents administratifs auraient assisté à ces cessions forcées. Sylvia Bongo aurait transféré plusieurs centaines de milliers d’euros à ses banquiers marocains sous contrainte. Noureddin et Jalil auraient également été forcés de signer des documents de cession de biens.

Réaction du Gouvernement Gabonais

Le gouvernement gabonais rejette toutes les allégations. Laurence Ndong, porte-parole du gouvernement, affirme que Sylvia Bongo n’est pas séquestrée et qu’elle a accès à ses avocats. Les autorités gabonaises affirment que des représentants de l’ONU et du consulat de France ont visité les détenus et n’ont fait aucune observation alarmante.

Situation d’Ali Bongo

Ali Bongo, en grève de la faim avec ses fils Jalil et Bilal, n’est pas officiellement poursuivi par la justice. Mis à la retraite depuis le putsch, il n’a pas touché sa pension et serait spolié de ses biens. Malgré ses restrictions de mobilité dues à un AVC en 2018, il aurait tenté de quitter sa résidence pour voir son épouse en prison. Des négociations pour une « composition pénale » entre les Bongo et les autorités auraient échoué, laissant la famille dans une situation précaire.

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Allégations de Manipulation

Le gouvernement gabonais et des sources judiciaires expriment des doutes sur les intentions des avocats parisiens, suspectant une tentative de manipulation de l’opinion publique en lien avec la visite imminente du président de la transition gabonaise en France. Les autorités affirment que les Bongo reçoivent un traitement digne et que leurs avocats n’ont pas apporté de preuves tangibles.

La plainte pour séquestration et torture déposée par la famille Bongo soulève des questions graves sur le respect des droits de l’homme au Gabon. Cependant, la réponse du gouvernement gabonais et le manque de preuves tangibles compliquent l’évaluation de la situation. La communauté internationale et les organisations de défense des droits de l’homme surveilleront sans doute de près l’évolution de cette affaire.

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