En amont du référendum constitutionnel prévu le 21 septembre 2025, le régime militaire au pouvoir en Guinée a annoncé la création d’une direction générale des élections. Cette structure est chargée d’organiser l’ensemble des scrutins à venir.
A travers un décret présidentiel lu à la télévision nationale le samedi 14 juin 2025, le général Mamadi Doumbouya a officialisé la mise en place de la Direction générale des élections (DGE) en Guinée. Cette nouvelle entité, dotée d’une autonomie financière et placée sous la tutelle du ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, sera chargée d’organiser les scrutins politiques, à commencer par le référendum constitutionnel annoncé pour le 21 septembre, ainsi que les élections législatives et présidentielle prévues en décembre.
La DGE aura pour mission, entre autres, d’établir et de réviser le fichier électoral biométrique, et de participer à la mise en place d’une force spéciale de sécurisation des scrutins. Son directeur général sera nommé par décret présidentiel.
L’opposition conteste
Mais l’annonce de cette direction générale ne fait pas l’unanimité. Plusieurs figures politiques de l’opposition y voient un instrument de mainmise du pouvoir sur le processus électoral. « Une administration publique totalement politisée et partisane », a dénoncé Me Mohamed Traoré, ancien bâtonnier qui pointe du doigts, l’absence d’indépendance des structures de l’État et la participation d’administrateurs publics à des manifestations pro-gouvernement.
Même tonalité du côté de l’Union démocratique pour le renouveau et le progrès (UDRP), dont le président Édouard Zoutomou Kpoghomou estime que cette démarche s’inscrit dans une logique de « confiscation du pouvoir ». Le RPG, parti de l’ancien président Alpha Condé, dénonce pour sa part une manœuvre visant à « rechercher une légitimité de façade » pour prolonger indéfiniment le régime militaire.