Des tirs ont résonné dans le centre-ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, alors que la ville est encerclée par les forces du M23 et des soldats rwandais. L’intensification des combats dans l’Est de la République Démocratique du Congo a conduit à une situation de panique parmi les habitants, alors que les coupures d’eau et d’électricité plongent la ville dans l’incertitude.
Ce lundi matin, plusieurs résidents signalent des tirs dans les quartiers nord de Goma et en centre-ville. Les habitants, terrés chez eux, vivent dans la peur alors que la violence se rapproche de plus en plus des zones urbaines. Dimanche après-midi déjà, des tirs d’armes automatiques avaient secoué la ville. Selon des témoignages, les troupes du M23 se trouvaient aux abords de Goma en début de soirée, et les tirs ont ensuite été entendus jusqu’à proximité de l’aéroport, désormais hors service pour les évacuations ou les opérations humanitaires, selon Bintou Keita, responsable de la mission de l’ONU en RDC.
Des soldats rwandais et des combattants du M23 auraient pénétré la ville dimanche, selon des sources onusiennes et sécuritaires citées par l’Agence France-Presse. Face à l’escalade de la violence, le président kényan William Ruto a annoncé un sommet extraordinaire de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), prévu dans les 48 heures, réunissant les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame.
Des habitants fuient Goma vers le Rwanda
L’intensification des combats a poussé de nombreux habitants à fuir la ville. Certains ont traversé la frontière vers Gisenyi, au Rwanda, dans le district de Rubavu. Nathan et sa famille font partie des derniers à quitter Goma avant la fermeture de la frontière. « Goma maintenant, c’est un champ désert, il n’y a plus de courant, il n’y a plus d’eau, la population fait du mieux possible pour pouvoir survivre. Les bombes se font entendre de plus en plus fort ! Il y a même des coups de feu, j’étais dans ma chambre et j’ai commencé à entendre des coups de feu. Je crois que c’est ce qui a alerté mon père pour qu’on puisse traverser et évacuer la ville. », précise-t-il.
Pour certains, la frontière n’est qu’une étape avant de rejoindre d’autres villes comme Bukavu, voire des pays voisins comme le Burundi ou l’Ouganda. « Ce que l’on souhaite, c’est que la paix soit rétablie » déclare Axel Cikomero, commerçant de Goma, exprimant l’espoir partagé par de nombreux habitants de la ville.