Le débat en cours sur la révision constitutionnelle au Bénin continue de susciter des interrogations. Inscrite parmi les douze dossiers retenus pour le compte de la première session extraordinaire à l’Assemblée nationale, la proposition initiée par le député du Bloc Républicain Assan Séïbou n’a pas pu être examinée par les élus de la neuvième législature mercredi, lors de l’ouverture de ladite session. Alors que la classe politique béninoise se divise autour d’un possible changement de la Loi fondamentale avant les élections générales de 2026, le chef de l’État avait pour sa part rappelé son opposition à cette démarche.
Une posture qui a provoqué de nombreuses interrogations sur les mobiles qui ont alors fondé la proposition présentée par le député Assan Séibou. Contrairement aux observateurs qui ont estimé que cette posture de Patrice Talon allait refroidir l’auteur de la proposition et les autres députés de la mouvance présidentielle qui soutiennent l’idée, c’est plutôt la grande sérénité que ces derniers affichent. En effet, dans un récent entretien sur la télévision de l’hémicycle, Assan Séïbou confie la joie qu’il a ressentie à la suite des propos du chef de la majorité présidentielle. “J’étais content de voir que le Chef de l’Etat vienne confirmer à la télévision devant la presse, ce que j’ai tout le temps clamé et que les suspicions empêchent d’entendre”, a-t-il déclaré.
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De nouvelles clarifications
A l’occasion, l’auteur de l’initiative qui est de même le président du groupe parlementaire Bloc Républicain a tenu à rectifier : “c’est mon initiative, c’est moi qui ai décidé”. “Je n’ai pas déposé au nom de mon groupe parlementaire ni au nom de parti”, a-t-il ajouté. L’élu de la 14ème circonscription électorale a ensuite martelé qu’il ne s’est pas levé juste comme ça et qu’avant de déposer sa proposition sur la table de Louis Vlavonou, le président de l’Assemblée nationale, il a préalablement consulté plusieurs acteurs politiques. Mieux, il informe avoir consulté le président Patrice Talon lui-même.
“Je ne suis pas un fou allié. J’ai consulté le président de la République, j’ai consulté des hommes politiques”, fait-il savoir. A cet effet, il rejoint les propos du Chef de l’Etat et reconnait qu’il lui avait notifié, tout comme il l’a martelé face à la presse jeudi 8 février dernier à Cotonou qu’il n’est pas demandeur. Pour Assan Séïbou,“le président parle en tant que personne ou tant qu’autorité morale”. Car, va-t-il relever, “le président n’est pas constituant”.
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Le Chef de l’Etat renvoie les députés à leurs responsabilités, à leurs prérogatives.
Assan Séïbou
Au Bénin, Patrice Talon ne veut pas d’une révision de la Constitution. Face à la presse locale, ce jeudi 8 février à Cotonou, le président qui finit son second et dernier mandat en 2026 selon la constitution n’y est pas allé par quatre chemins sur le sujet sensible de la révision constitutionnelle. « Je ne veux aucune révision de la Constitution. Je ne veux pas qu’on touche à une virgule de la Constitution », a-t-il solennellement déclaré aux journalistes.