Face aux préoccupations suscitées par l’absence prolongée du président camerounais Paul Biya, toujours à Genève, le gouvernement a décidé de communiquer sur son état de santé.
Paul Biya a-t-il encore les capacités physiques de continuer à diriger le Cameroun ? Ce sont les différentes interrogations qui fusent de partout au sein de l’opinion publique camerounaise et particulièrement dans le rang des opposants au président camerounais. En effet, le dirigeant de 91 ans, qui est au pouvoir depuis 42 ans, n’a pas assisté à l’Assemblée générale des Nations unies fin septembre, ni au sommet de la Francophonie les 4 et 5 octobre à Paris. Ce qui a d’ailleurs suscité des inquiétudes croissantes.
Les rumeurs ont été notamment alimentées par une vidéo diffusée par la chaîne privée ABS, basée à Houston, où un présentateur, un leader séparatiste anglophone en exil, a annoncé la mort du président, prétendant avoir des informations provenant de plusieurs sources.
La réponse du gouvernement
En réponse, René Sadi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a publié un communiqué en fin d’après-midi. Il a qualifié ces rumeurs de « fantasme » et de « pure imagination », démentant formellement les allégations. Selon lui, Paul Biya se trouve en court séjour privé en Europe tout en restant attentif aux affaires nationales.
Avant cette déclaration, d’autres membres du gouvernement avaient également réagi. Jacques Fame Ndongo, ministre d’État et ministre de l’Enseignement supérieur, a qualifié ces allégations d’infondées. De son côté, le ministre du Travail, Grégoire Owona, a averti que ceux qui propagent de telles fausses informations devront « payer le prix fort », appelant les autorités compétentes à agir contre ces imposteurs.
Un mois après son départ pour le sommet Chine-Afrique, accompagné de son épouse Chantal Biya, aucune date de retour à Yaoundé n’a encore été annoncée.
Dans le cas où Paul Biya décidait de se présenter à une nouvelle élection présidentielle, cela susciterait inévitablement des tensions tant sur le plan politique que social. La réaction de l’opposition et des électeurs pourrait déterminer l’avenir politique du Cameroun dont les populations ne cessent d’appeler à un changement au sommet de l’Etat.