Législatives 2024 au Sénégal: le “pari risqué” du Pastef face à une opposition déterminée

Casimir Vodjo
Lecture : 6 min
Ousmane Sonko, leader du Pastef en campagne électorale à Dakar pour les législatives anticipées au Sénégal.

Le Sénégal se prépare à des élections législatives anticipées ce dimanche 17 novembre 2024. Ce scrutin est une étape décisive pour le président Bassirou Diomaye Faye et le Pastef qui visent à redessiner l’équilibre politique et à renforcer sa capacité à mener les réformes promises. Mais, l’opposition vent debout, ne démorde pas et compte bien lui donner du file à retordre.

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Près de sept millions d’électeurs sénégalais sont attendus aux urnes ce dimanche 17 novembre 2024 pour renouveler les 165 sièges de l’Assemblée nationale, dont 15 destinés à la diaspora. Ces élections législatives anticipées font suite à la dissolution, en septembre dernier, d’un Parlement dominé par l’opposition, une décision prise par le président Bassirou Diomaye Faye pour surmonter les blocages institutionnels.

Élu en mars dernier avec 54 % des voix, Faye a promis une « transformation systémique » du pays, mais dans son élan de changement stratégique, il s’est, très vite, heurté à une opposition parlementaire majoritaire. En appelant à ces élections, il espère obtenir un soutien accru pour le PASTEF, son parti, et mettre en œuvre son programme ambitieux, axé sur la lutte contre la corruption, la création d’emplois pour les jeunes et les femmes, ainsi que la réforme de secteurs clés tels que l’éducation et l’économie.

Un « pari risqué »

Pour le compte de ce scrutin, le parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) a choisi de faire cavalier seul, rompant avec la coalition qui avait porté au pouvoir le président Bassirou Diomaye Faye. Cette décision, prise par son leader charismatique Ousmane Sonko, est taxée de « pari risqué » dans un contexte où les coalitions dominent traditionnellement les victoires électorales. Mais pour les leaders du PASTEF, il n’ y a pas d’inquiétude en la demeure; ils se se disent confiants dans leur force politique.

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Le Premier ministre Ousmane Sonko, en décidant de diriger la liste du PASTEF, veut s’appuyer sur sa popularité et son leadership pour mobiliser l’électorat et faire basculer le maximum de circonscriptions dans l’escarcelle du parti au pouvoir. L’ex-maire de Ziguinchor qui a fait le tour du pays lors de la campagne électorale, a en effet, centré sa campagne sur la vision d’un développement inclusif pour le Sénégal, articulée autour de huit Pôles territoriaux en remplacement des quatorze régions actuelles.

Toutefois, si les fruits ne tiennent pas la promesse des fleurs, le duo Sonko-Faye pourrait se retrouver dans une position fragile, contraint de faire de nouvelles concessions pour maintenir l’équilibre politique et mener à bien ses réformes.

L’opposition vent debout contre le Pastef

En face, l’opposition s’organise pour contrer cette stratégie. Les coalitions d’opposition, notamment celles dirigées par Amadou Ba (Jamm Ak Njarin) et Barthélémy Dias (Samm Sa Kaddu), se positionnent comme les principaux rivaux du PASTEF, tout comme l’alliance formée par les anciens présidents Macky Sall et Abdoulaye Wade.

En effet, des figures politiques majeures telles que Macky Sall, Barthélémy Dias et Amadou Ba ont convenu de coordonner leurs forces, malgré leurs divergences, en soutenant la liste la mieux placée dans chaque localité. Cette unité tactique vise à affaiblir le PASTEF, qui mise sur une majorité parlementaire pour mettre en œuvre son ambitieux programme de transformation nationale, la Vision Sénégal 2050. L’opposition s’est fixée comme objectif de contrer la déferlante du Pastef et d’imposer une cohabitation au nouveau régime incarné par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko.

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Si l’opposition critique un manque de progrès sur des questions essentielles comme l’emploi et le coût de la vie, le politologue Abdou Diop estime que le PASTEF pourrait capitaliser sur le soutien des jeunes électeurs pour remporter une majorité décisive. Cette élection législative est un véritable test pour le président Bassirou Diomaye Faye, qui devra concilier les ambitions de son parti avec celles de ses alliés politiques. La composition de la prochaine Assemblée nationale sera déterminante pour l’avenir des réformes promises et la stabilité politique du Sénégal.

Les dates clés…

La campagne électorale qui n’a pas été sans tensions, a connu son épilogue le vendredi 15 novembre à minuit, mais la distribution des cartes d’électeurs se poursuit jusqu’à ce samedi 16 novembre à minuit. Le scrutin se tiendra demain, dimanche 17 novembre, avec des bureaux de vote ouverts de 8h00 à 18h00 GMT.

Les premières tendances seront connues dans la nuit suivant le vote. Les résultats départementaux seront annoncés le mardi 19 novembre à minuit, et ceux de l’étranger le mercredi 20 novembre à midi. Les résultats finaux officiels seront publiés par la Commission nationale de recensement des votes au plus tard le vendredi 22 novembre à minuit. La nouvelle législature sera installée dans les 45 jours après la proclamation définitive des résultats.

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