Présidentielle au Rwanda : l’opposante Victoire Ingabire invite Kagame à accepter l’alternance

Paul Danongbe
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Victoire Ingabire.

Alors que le scrutin présidentiel au Rwanda est à peine à 72 heures de sa tenue, Victoire Ingabire, figure de l’opposition, a exprimé des critiques sévères sur le processus électoral et le manque de concurrence réelle. Actuellement, les électeurs rwandais devront choisir entre trois candidats : Paul Kagame, le président en exercice depuis 2000, le député du parti vert Frank Habineza, et l’indépendant Philippe Mpayimana. Ce sont en effet, les trois candidats qui ont été retenus par l’organe chargé de l’organisation des élections dans le pays.

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L’opposante qui avait prévu de se présenter, a été empêchée de participer en raison d’une décision de justice en mars 2024. Cette décision a confirmé la perte de ses droits civils à la suite d’une condamnation en 2013 pour « conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre » et « minimisation du génocide de 1994 ». Mais Victoire Ingabire pense que c’est une condamnation à dessein, qui motive la décision du pouvoir de Kagamé à ne pas laisser prendre part au scrutin présidentiel.

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Ce n’est pas au parti au pouvoir de choisir qui doit affronter avec leur candidat. Les candidats bien placés pour vraiment défier le président Kagame ont été bannis.

Victoire Ingabire

« Kagamé invité à accepter l’alternance »

Au micro de RFI, l’opposante dénonce ce qu’elle considère comme une manipulation du processus électoral pour empêcher une véritable alternance politique.  « Je ne vois pas vraiment comment on va avoir vraiment des élections libres, transparentes. Aussi longtemps qu’il y a des candidats limités, on prive le peuple rwandais du fait de choisir les leaders librement et dans la transparence. Donc, c’est pour cela que je dis qu’on ne doit pas vraiment limiter ceux qui doivent participer aux élections comme candidat. Donc, ce n’est pas le parti au pouvoir qui devrait choisir qui doit compétir avec leur candidat. C’est la loi, parce que nous avons les lois au Rwanda, et ces lois devraient être acceptées par tout le monde, y compris le parti au pouvoir », a-t-elle confié au média français.

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Pour elle, il est désormais important pour le président rwandais d’accepter les critiques et d’écouter les voix contradictoires à sa gouvernance à la tête du pays. La situation politique actuelle au Rwanda soulève des questions sur la véritable nature des élections à venir, avec des accusations de suppression des opposants et de restrictions sur la compétition politique. De son côté, Paul Kagame mène une campagne électorale sereine et présente visiblement des assurances quant à sa réélection à la tête du Rwanda pour un quatrième mandat.

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