Sénégal : les quotidiens sportifs “Stades“ et “Sunu Lamb“ cessent toute publication

Mohamed Fousso
Lecture : 3 min
Stades et Sunu Lamb

Au Sénégal, deux quotidiens sportifs emblématiques, Stades et Sunu Lamb, ont cessé leur publication depuis le samedi 3 août 2024. Cette décision intervient alors que le paysage médiatique traverse une profonde crise.

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Stades, fondé en 2003, Sunu Lamb, créé en 2004 ne publient au Sénégal. Le premier qui a d’ailleurs longtemps été un acteur majeur dans la couverture de l’actualité sportive, comptabilisait un tirage qui atteignait près de 25 000 exemplaires. Le second, spécialisé dans la lutte, a vu son tirage fluctuer entre 10 000 et 150 000 exemplaires lors de grands événements de lutte. Mais contre toute attente, les deux quotidiens ont cessé de paraitre, rapporte RFI.


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Les raisons évoquées

Mamadou Ibra Kane, administrateur général du groupe Africom, propriétaire des deux journaux, a expliqué que la décision de retirer ces titres des kiosques est principalement due à une baisse drastique des ventes et à des difficultés économiques exacerbées par la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine. D’après ses explications, le chiffre d’affaires a chuté de 70% durant la pandémie, et la baisse des recettes publicitaires a rendu les journaux non rentables. “Les entreprises de presse sont aujourd’hui exsangues,” a-t-il affirmé.

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Cependant, la fin de la publication papier n’est pas synonyme d’une disparition totale pour Stades et Sunu Lamb, relève Mamadou Ibra Kane. L’éditeur prévoit en effet, de concentrer ses efforts sur le développement numérique. “Le support digital est le plus adapté du point de vue des coûts et de sa diffusion,” a-t-il déclaré. Les titres continueront donc leur activité en ligne après une période de transition qui devrait durer entre un et trois mois.

Cette transition est en phase avec les tendances de consommation médiatique au Sénégal : en 2021, seulement 17% des Sénégalais lisaient des journaux papier, tandis que 48% se tournaient vers les sites d’information en ligne. La fermeture de ces deux titres souligne la difficulté croissante pour les médias traditionnels de s’adapter à un environnement économique et technologique en rapide évolution, tout en offrant une nouvelle perspective sur l’avenir de la presse au Sénégal.

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