Crise alimentaire en Afrique : de graves indicateurs révélés par l’Unicef et l’Oxfam

Paul Danongbe
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La faim s’aggrave en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale selon une enquête réalisée par une dizaines d’agences de l’Organisation des Nations Unies. Cette enquête, réalisée en collaboration avec les gouvernements et la Cédéao, couvre des pays tels que le Sénégal, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Cameroun et le Nigeria. Selon les projections de l’enquête, par ailleurs, citée par RFI, environ 12% de la population, soit une personne sur dix, aura du mal à accéder à une alimentation adéquate pendant cette période critique.

La situation est particulièrement préoccupante au Nigeria, où jusqu’à 30 millions de personnes pourraient être touchées par l’insécurité alimentaire, soit environ 16% de la population. Au Tchad et en Sierra Leone, jusqu’à 20% de la population pourrait être concernée. Dans la région de Ménaka, au nord du Mali, plusieurs milliers de personnes pourraient souffrir d’une « faim catastrophique », le niveau le plus grave d’insécurité alimentaire.

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À l’exception de quelques pays comme la Guinée, le Bénin, le Ghana et la Côte d’Ivoire, l’insécurité alimentaire devrait s’aggraver dans tous les pays étudiés au cours des prochains mois. En cinq ans, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire a quadruplé dans la région, selon le Programme alimentaire mondial.

Les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement touchés, avec près de 17 millions d’entre eux souffrant de malnutrition aiguë, un chiffre sans précédent.


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Facteurs de la crise alimentaire : conflits et changement climatique

Cette aggravation de l’insécurité alimentaire est attribuée à plusieurs facteurs. Les conflits armés entravent les activités agricoles, tandis que le changement climatique affecte les rendements. Les déplacements massifs de populations liés aux conflits perturbent également les moyens de subsistance des agriculteurs et des éleveurs, contribuant ainsi à la crise alimentaire.

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Le changement climatique, avec ses périodes de sécheresse prolongée et d’inondations, a un impact dévastateur sur les pratiques agricoles traditionnelles, principalement basées sur l’agriculture pluviale. Les récoltes sont compromises, les sols s’appauvrissent et les rendements diminuent, exacerbant ainsi la pauvreté et l’insécurité alimentaire.

Besoin urgent de financement et d’action collective

Face à cette crise croissante, le financement de la réponse humanitaire reste insuffisant. Actuellement, seulement 10% du plan de réponse humanitaire est financé en Afrique centrale, laissant 90% des besoins non couverts. Il est essentiel d’augmenter les financements et de coordonner une action collective avec les États concernés et les acteurs locaux pour faire face à cette crise alimentaire et nutritionnelle croissante.

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