L’opposant sénégalais Ousmane Sonko a donné sa version des faits après avoir été ramené de force à Dakar le 28 mai par la gendarmerie alors qu’il avait entamé une « caravane » populaire dans le sud du Sénégal. Sur les réseaux sociaux, le leader du parti Pastef a assuré être séquestré à son domicile par les forces de défense et de sécurité.
La tension est latente le jugement d’Ousmane Sonko pour viols présumés prévu le 1er juin 2023. L’opposant est sorti de son silence dans la nuit du 29 au 30 mai 2023, après avoir été ramené de force à Dakar, le 28 mai, alors qu’il avait entamé le 26 une « caravane » populaire dans le sud du pays. Il est notamment revenu sur les circonstances dans qui ont prévalu son retour forcé dans la capitale sénégalaise.
Les gendarmes qui ont intercepté mon véhicule l’ont fouillé systématiquement devant nous et y ont trouvé et illégalement confisqué :
– mon sac contenant mon arme et l’autorisation de port d’arme y afférente ;
– 4 téléphones portables m’appartennant, dont 2 que je n’utilise pas…— Ousmane Sonko (@SonkoOfficiel) May 30, 2023
Le film de son “convoyage” à Dakar
Le leader du Pastef se dit « séquestré » par les forces de défense et de sécurité à son domicile dakarois et a d’ailleurs, appelé une nouvelle fois ses partisans à « la résistance ». Dans sa déclaration, Ousmane Sonko indique avoir pris la décision de quitter la caravane, à l’étape de Vélingara, commune de Casamance, pour prendre la direction de Dakar. Il affirme avoir pris la route « Très tôt » dimanche matin, avec l’un de ses véhicules personnels, via la Gambie. Un acte qu’il qualifie lui-même, de « désobéissance civile », car étant est sous contrôle judiciaire, il reconnait n’avoir donc pas le droit de quitter le territoire.
Selon ses dires, c’est en repassant la frontière côté sénégalais qu’il a été arrêté au niveau de Koungheul, sur la route nationale, où l’attendait un barrage des forces de défense et de sécurité : « plus de 150 ou 200 hommes », a-t-il précisé. Après une « fouille systématique », l’opposant affirme que les forces de l’ordre ont pris son arme de poing personnelle – pour laquelle il précise disposer d’une autorisation – et ses deux téléphones portables. Après une première partie du trajet dans « un fourgon », il dit avoir été transféré 50 kilomètres plus loin dans un véhicule 4×4, puis emmené en convoi jusqu’à Dakar, où son domicile – dans le quartier de cité Keur Gorgui – a été barricadé par les forces de l’ordre.
La tension et l’appel à la résistance
Dans cette déclaration nocturne, Ousmane Sonko rappelant sa détermination a appelé les sénégalais épris de justice et de paix à la mobilisation et à la résistance. Il invite notamment ses compatriotes à « sortir massivement » et « comme un seul homme » pour « faire face à Macky Sall », un chef de l’État qui doit lancer officiellement ce 31 mai 2023 le « dialogue national ». Un appel qui visiblement, a eu un écho dans le rang de ses militants et sympathisants. En fin de journée lundi, de petits groupes de jeunes qui tentaient de s’approcher ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes.
La tension est latente avant son jugement pour viols présumés prévu le 1er juin 2023.