Violences sexuelles en Guinée : l’ONU appelle à un « sursaut national » après le viol d’une fillette

Mohamed Fousso
Lecture : 3 min
Violences sexuelles en Guinée.

Les Nations Unies ont exprimé leur indignation suite au viol et au meurtre d’Aïcha Bah, une écolière de 8 ans, survenue le 14 novembre dans la banlieue de Conakry. Cet acte odieux met en lumière un fléau grandiose en Guinée, où les cas de violences sexuelles se multiplient. L’ONU exhorte le gouvernement à agir de toute urgence pour protéger les plus vulnérables.

Ad imageAd image

Le viol d’Aïcha Bah, une fillette en Guinée fait réagir l’ONU. Le récit de la scène indique que la dépouille de la jeune Aïcha a été retrouvée dans les toilettes de son école, à Kagbelen, un lieu supposé être sûr. En effet, Aimé Ntumba Kakolo, représentant du Haut-commissariat aux droits de l’homme de l’ONU en Guinée, a souligné la gravité de la situation. « Le cas d’Aïcha nous rappelle un autre cas l’année passée, d’Aisato Tambassa, victime de viol et par la suite abattue. Et si on commence à toucher l’école, qui est un lieu qui devrait être un endroit très sûr, à un moment, il va falloir s’alerter parce que ça risque de s’embraser. », a-t-il indiqué selon des propos cités par RFI.

Lire aussi :  Franc-maçonnerie au Burkina Faso : les « frères » français boudent

La justice guinéenne interpelée après le viol d’Aïcha Bah

En Guinée, l’accès à la justice pour les victimes de violences sexuelles reste marginal. Selon Oumou Khairy Diallo, présidente du Club des Jeunes filles leaders de Guinée, seulement un cas de violation sur dix à propos d’une condamnation, et même dans ces rares cas, les peines ne sont pas toujours appliquées. « Il arrive souvent que l’auteur condamné retourne dans le même quartier que sa victime. La justice est au ralenti, et les victimes ne se sentent pas protégées », déplore-t-elle.

Les chiffres évoqués après le viol d’Aïcha Bah sont alarmants. En 2021, un tiers des victimes de violation enregistrées par la Brigade spéciale de protection des personnes vulnérables avaient moins de 13 ans. Pour les Nations Unies, la viol d’Aïcha Bah est un symbole des dysfonctionnements systémiques en matière de protection des droits humains en Guinée. L’organisation appelle à un « sursaut national » pour lutter contre les violences sexuelles et exiger des mesures concrètes pour garantir la sécurité et la justice pour toutes les victimes.

Lire aussi :  Guinée : 4 ans de prison pour l'ex-président de l'Assemblée nationale Amadou Damaro Camara

Ce drame relance le débat sur la responsabilité des autorités face à une crise qui ne cesse de s’aggraver, dans l’espoir que la sorte tragique d’Aïcha Bah devienne un catalyseur de changement en Guinée.

Tags :
Partager cet article
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *